Radio : les surcharges de travail créent le malaise à France Bleu

Radio : les surcharges de travail créent le malaise à France Bleu

Dans la rédaction de France Bleu Toulouse, en 2011.

Surcharge de travail, perte de sens, risque de burn-out : cela va mal à France Bleu, le réseau régional de Radio France, qui compte 44 stations en France. C’est la conclusion d’une expertise réalisée par Isast, un cabinet de conseil mandaté par les syndicats, dont les conclusions ont été officiellement présentées à l’occasion d’un comité social et économique (CSE) extraordinaire le 1er décembre à la présidente de Radio France, Sibyle Veil.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés La rédaction de Franceinfo.fr en grève le jour du débat des Républicains

A la suite d’un questionnaire transmis à 1 847 salariés (pigistes compris) et d’une soixantaine d’entretiens individuels, le rapport des experts souligne une « surcharge de travail », cause de « nombreux dysfonctionnements ». Ainsi, « 56 % des journalistes travaillent régulièrement plus de quarante-deux heures par semaine », dont 29 % plus de cinquante heures, selon le rapport auquel Le Monde a eu accès. De même, « 54 % de l’encadrement intermédiaire travaillent régulièrement entre quarante-deux heures et plus de cinquante heures par semaine ».

Un « sentiment d’abandon »

Au cœur du problème : le nombre de missions, qui s’est accru au cours de ces dernières années, alors qu’en même temps les effectifs restaient stables. « Nous avons remis de l’info locale dans les journaux : on est passé d’un journal par heure à deux, mais avec le même nombre de journalistes, explique Matthieu Darriet, du Syndicat national des journalistes. On fait aussi des articles Web en lien avec les reportages, sauf qu’on fait deux ou trois reportages par jour. »

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Pour la rentrée, Radio France accentue le tournant podcast de ses antennes

Parmi « les éléments de constat indiscutables », le cabinet note que « l’alimentation d’Internet impacte fortement les temps de travail », alors que les « effectifs et les moyens [sont] insuffisants ». Il souligne également « des situations de travail qui pourraient s’apparenter à du harcèlement moral », et décèle un « sentiment d’abandon et de perte de sens fortement exprimé ».

Une option n’est pas envisagée : celle de recruter chez France Bleu, qui pèse un tiers des effectifs totaux du groupe

Au sein de la direction de Radio France, on prend le rapport au sérieux. « France Bleu subit une crise de croissance. Jusqu’en 2018, les économies ont essentiellement porté sur le réseau. Depuis, [les effectifs] ont été sanctuarisés », reconnaît un haut cadre du groupe radiophonique, qui admet que « les équipes ont réalisé les développements numériques à effectif égal ». A Radio France, on aime vanter les performances de France Bleu, la « troisième radio de France », et sa progression sur le numérique (+ 74 % en un an, comme le précise le rapport annuel de 2020).

Il vous reste 33.34% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.