Pour atténuer l’effet du prélèvement à la source, BNP Paribas va mensualiser le 13e mois
C’est un effet collatéral de la mise en œuvre du prélèvement à la source, cette réforme qui doit bouleverser la collecte de l’impôt en France à compter de 2019. Le groupe BNP Paribas a décidé qu’à partir du mois de janvier le salaire annuel de tous ses collaborateurs salariés en France sera versé en douze mensualités au lieu de treize aujourd’hui. Le treizième mois, traditionnellement versé en fin d’année, disparaît donc, pour être lissé au fil des mois.
L’initiative de BNP Paribas traduit l’inquiétude du patronat face à la réaction des salariés découvrant leur bulletin de paie amputé de l’impôt, qui sera, à partir de 2019, collecté directement sur les salaires ou les pensions, et non plus acquitté un an après comme c’est le cas actuellement.
« Le prélèvement à la source va avoir pour effet de diminuer le montant du “net à payer mensuel” », explique-t-on chez BNP Paribas. Le groupe bancaire entend ainsi « limiter l’incidence de ce prélèvement sur la trésorerie des collaborateurs ». « Cet aménagement simplificateur améliorera également la lisibilité du bulletin de paie pour le salarié », poursuit un porte-parole de l’institution, qui précise s’être engagée, depuis plusieurs mois, dans la conduite du projet de mise en œuvre du prélèvement à la source.
Une initiative dénoncée par les syndicats
Les entreprises ne sont pas les seules à s’inquiéter. Dans sa dernière édition, Le Canard enchaîné avance que de nombreux députés et plusieurs ministres n’ont cessé de monter au créneau pour mettre en garde sur une réforme « techniquement difficile, mais aussi politiquement très dangereuse ». Selon l’hebdomadaire, le président de la République, Emmanuel Macron, aurait informé sa garde rapprochée qu’un report n’était pas exclu. Dimanche 26 août, le premier ministre, Edouard Philippe, promettait déjà, dans un entretien au Journal du dimanche, de faire « le point », d’ici à quelques…