Mode enfantine : les 1 600 salariés de Kidiliz dans l’expectative

Mode enfantine : les 1 600 salariés de Kidiliz dans l’expectative

Patrick Puy enchaîne les procédures judiciaires. Le spécialiste de la restructuration d’entreprises est au chevet du groupe Kidiliz depuis début juillet. A la demande de son propriétaire, le groupe chinois Zhejiang Semir Garment, et sous « la pression de ses créanciers », celui qui a bouclé le démantèlement de Vivarte, lors de la liquidation de sa principale filiale, La Halle, début juillet, remplace Francis Srun, représentant de l’actionnaire.

Deux mois après son arrivée en tant que président, le groupe, qui, entre autres, détient les enseignes de mode enfantine Z et Catimini et la marque de layette Absorba, a été placé en redressement judiciaire, jeudi 10 septembre, par le tribunal de commerce de Paris.

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La restructuration de cette entreprise fondée en 1962 par Roger Zannier et sa sœur Josette, à Saint-Chamond (Loire), exigeait « 50 millions d’euros », évalue M. Puy. L’obtention d’un prêt garanti par l’Etat de ce montant était conditionnée à l’apport en capital de 30 millions d’euros par son actionnaire. Bien que puissant, côté à la Bourse de Shenzhen, le groupe, qui revendique être l’un des plus grands détaillants de mode enfantine en Chine, a refusé d’y procéder.

Le déficit devrait plonger à « près de 80 millions d’euros »

Deux ans après son rachat en grande pompe par Semir à la famille Zannier, Kidiliz est donc au bord du gouffre. Il est confronté à une forte baisse d’activité et à une aggravation de ses pertes opérationnelles. Le chiffre d’affaires pour l’année 2020 devrait s’établir à 260 millions d’euros, contre 380 millions d’euros en 2019. Le déficit devrait plonger à « près de 80 millions d’euros », estime M. Puy, contre 23 millions d’euros l’an dernier.

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La crise économique due à la pandémie de Covid-19 et aux mesures de confinement en Europe n’explique pas toutes les difficultés de l’entreprise. « Le groupe a été géré de manière patrimoniale pendant des années », affirme M. Puy. Et son actionnaire – le chinois Semir en a pris le contrôle en 2018 – n’aurait pas « pris la mesure des restructurations nécessaires ». Les représentants du personnel ont également souligné « l’inertie » du nouveau propriétaire, qui, « jamais, ne s’est investi à la hauteur de son projet ». Ce dernier avait cependant lancé la cession de la chaîne Z, en 2019. En vain.

Une liste qui s’allonge

L’ancien sponsor de l’équipe de Greg Lemond, vainqueur du Tour de France en 1990, ses 187 boutiques en France et ses 198 magasins à l’étranger n’ont pas trouvé preneur. Et, à en croire M. Puy, cet actif serait toujours le moins attrayant de l’ensemble des filiales du groupe.

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LJD

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