L’usine Arjowiggins prochainement fixé sur son destin

L’usine Arjowiggins prochainement fixé sur son destin

La justice a donné jusqu’au 20 mars au groupe suédo-norvégien Lessebo pour purifier son offre de réparation.

L’usine de Bessé-sur-Braye (Sarthe) d’Arjowiggins, le 20 février.
L’usine de Bessé-sur-Braye (Sarthe) d’Arjowiggins, le 20 février. JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Le jeudi  7 mars dans la soirée, le maire (divers droite) de Bessé-sur-Braye (Sarthe) a poussé un soupir de tranquillité. C’est dans sa municipalité de 2 200 habitants qu’est installée la principale unité de production du papetier Arjowiggins (568 salariés). « Sa clôture serait une véritable catastrophe pour notre commune. Avec les sous-traitants, ça fait presque 1 200 emplois. Sans parler des écoles et des classes qui pourraient fermer, observe Jacques Lacoche. L’usine existe depuis 1860. Des générations y ont travaillé. »

Le groupe suédo-norvégien ­Lessebo est l’unique à avoir placé une offre globale qui concerne cette usine réorientée dans le papier recyclé. Il prévoit d’y conserver 413 salariés, ainsi que 210 sur 270 à la papeterie toute proche de Saint-Mars-la-Brière, particularisé dans la ouate cellulosée, et la totalité de l’effectif (75 salariés) de Greenfield, à Château-Thierry (Aisne) – ces deux dernières effectuant l’objet d’offres alternatives.

Pour Thomas Hollande, fils de l’ancien président de la République et avocat du cabinet LBBa qui participe aux côtés des représentants du personnel, « il y a du soulagement, car cela donne du répit, mais ce n’est pas une victoire pour autant. C’est un délai donné à l’offre de THLF [Lessebo] pour être progressée significativement, particulièrement sur le volet financier ».

« Apporter des garanties sur le projet industriel »

L’Etat et la région sont convoqués à mettre 32 millions d’euros d’argent public dans la corbeille, à condition que l’acheteur trouve de son côté 33 autres millions, que ce soit en capital ou avec un emprunt sécurisé, vision qui semble encore lointaine. « Il faut aussi apporter des garanties sur le projet industriel qui paraît aujourd’hui simple, pour ne pas dire simpliste, reprend l’avocat. Créer la même chose, mais avec moins de salariés et de frais de siège, ça pose un certain nombre de questions. On demande des précisions. L’acheteur s’est promis à venir sur le site mercredi prochain. »

« La guerre n’est pas finie. (…) Mais les salariés espèrent », observe Olivier Pollet, secrétaire du syndicat CGT de l’usine sarthoise de Bessé-sur-Braye

Il faut dire que le profil du potentiel futur patron a de quoi les séduire. « Il a un projet technique dans la tête. Il sait de quoi il parle. Il éprouve le marché et il sait qu’il se défie à quelque chose de difficile », récapitule Christophe Garcia (délégué CFE-CGC). Qu’en est-il des réductions d’effectifs ? « Ça va être douloureux, mais il va falloir y dépasser. Il veut aussi faire de l’écrémage dans les commandes pour ne conserver que les plus rentables. »

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LJD

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