L’inquiétude croît parmi les salariés de Carrefour
Fin janvier, la fermeture annoncée des 273 magasins Carrefour les plus déficitaires par le PDG du groupe, Alexandre Bompard, avait fait grand bruit. Sept mois plus tard, 244 magasins de l’ancien réseau de maxi-discompte Dia employant 2 100 salariés ont baissé le rideau, dans l’indifférence estivale. Les premiers licenciements interviendront en septembre, sauf pour ceux qui se verront proposer une autre activité.
L’échéance pour accepter ou non les offres de reclassement, adressées aux salariés jusqu’à fin juillet, était d’un mois à compter de leur réception. De sources syndicales, au 25 août, les taux de reclassement effectif n’étaient que de 6,11 % pour Paris et de moins de 10 % pour l’ensemble de la France. « On atteindra 300 reclassements au mieux, pronostique Sylvain Macé, délégué syndical CFDT Carrefour Groupe. On est loin des promesses de Bompard. C’est de la casse sociale », assène-t-il. Pourtant, en début d’année, le patron de l’enseigne avait fixé comme « objectif de reclasser au sein du groupe au moins la moitié des 2 100 collaborateurs concernés ».
Au total, ce sont plus de 1 700 salariés qui demeurent en attente de reconversion dans le cadre du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) signé en avril par FO, la CGC et la CFTC. « Le processus est toujours en cours », précise de son côté Carrefour. Force ouvrière dénonce pour sa part des propositions « indignes ». « Il y a de fortes disparités de qualification et des baisses de salaire allant jusqu’à 500 euros sur un salaire brut de 2 100 euros », affirme Bruno Biguet, délégué syndical FO Carrefour Proximité France.
Pour Sylvain Macé, « il y a clairement des offres qui sont faites pour être refusées, avec des postes qui ne correspondent pas aux profils, pas toujours à temps complet, car il n’y a pas assez de capacité de reclassement dans les magasins ». « La direction avait affiché une volonté de reclassement, mais…