L’inflation pourrait provoquer une légère augmentation du smic

A mesure que la crise sanitaire reflue, le débat sur le pouvoir d’achat gagne en intensité. Avec des rebondissements un peu inattendus. Lundi 6 septembre, Bruno Le Maire a indiqué, sur BFM-TV et sur RMC, qu’« on peut envisager (…) une revalorisation automatique du smic au 1er octobre ». D’après le ministre de l’économie, une telle disposition pourrait être prise « au regard de l’inflation », qui s’accélère depuis plusieurs mois sous l’effet de la reprise de l’activité et du renchérissement du prix de certaines matières premières.
Si un tel geste se confirmait, il ne s’agirait pas d’un cadeau du gouvernement, au commencement d’une campagne présidentielle qui, comme les autres, propulse le sujet du revenu des ménages au cœur des préoccupations. Les propos de M. Le Maire renvoient, en réalité, à l’une des modalités prévues par la loi pour relever le niveau du smic. « L’Etat sera tenu de procéder à cette majoration si l’indice des prix en août a progressé d’au moins 2 % par rapport à celui de novembre 2020, qui avait servi de référence pour la précédente hausse du salaire minimum au 1er janvier 2021 », explique Gilbert Cette, professeur à Neoma Business School et président du groupe d’experts sur le smic.
L’hypothèse évoquée lundi par le ministre de l’économie a pris tournure car il se trouve que l’inflation a atteint 1,9 % sur un an en août, selon des données provisoires diffusées par l’Insee. Le chiffre définitif sera connu le 15 septembre. L’exécutif verra à ce moment-là s’il doit agir dès l’automne, en hissant le smic à un peu plus de 1 585 euros brut par mois (contre 1 554 euros à l’heure actuelle). « Ça fait partie des possibilités », confirme-t-on à Bercy. « Il faut remonter à 2012, au début du quinquennat de François Hollande, pour retrouver la trace d’un accroissement du smic en cours d’année, explique Gilbert Cette. La décision prise à l’époque compensait le relatif dynamisme de l’inflation et allait même un peu au-delà, par l’octroi d’un léger coup de pouce supplémentaire. »
« Un équilibre à trouver »
Mais, aujourd’hui, il n’est nullement question d’offrir une augmentation supérieure à l’évolution des prix. « Ce n’est pas dans notre intention », avait écarté fin août le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. « Donner un coup de pouce [au smic], c’est donner un coup de canif au redressement de l’emploi », a justifié, lundi, M. Le Maire.
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