L’immobilier de bureau bouleversé par le « flex office »

L’immobilier de bureau bouleversé par le « flex office »

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Publié aujourd’hui à 01h40

La table de travail est plus petite et interchangeable, mais les salles de réunion, 4, 6, 12 places, sont plus engageantes et bien plus nombreuses. Dans les couloirs, des bulles colorées pour téléphoner, avec ou sans canapé, ont fait leur apparition. Les escaliers sont placés au centre pour que les salariés s’y croisent et que les idées fusent, dit-on. Le midi, les comptoirs « bistrot », « rôtisserie », « végan » remplacent les bacs à crudités. Un colis, un panier de légumes à récupérer ? « Capucine », un prénom, un sourire, s’occupe de tout, after work et cours de prise de parole en public compris…

Bienvenue au bureau dans le monde d’après, celui de l’ère post-Covid-19, que découvrent les salariés à mesure que leur direction d’entreprise décide de déménager. C’est ainsi qu’à l’automne prochain les 4 000 cadres parisiens de CGI, une société de services numériques, 11 000 salariés en France, occuperont 5 des 14 niveaux que compte le Carré Michelet, un immeuble entièrement rénové à la Défense, dans les Hauts-de-Seine. Au passage, le groupe aura réuni toutes ses équipes au même endroit, lesquelles travailleront pour beaucoup en flex office, c’est-à-dire sans bureau fixe, et aura sérieusement réduit ses mètres carrés. D’ici à 2025, lorsque Total occupera, en face, les deux tours dessinées par Philippe Chiambaretta, les employés du siège travailleront, eux aussi, dans des locaux immaculés, avec des espaces « ouverts sur la ville », un jardin paysager sur le toit, mais, là encore, dans un peu moins grand – 130 000 mètres carrés, tout de même.

Ces deux déménagements – on pourrait aussi citer celui de BNP Real Estate, qui vient de s’installer dans un ancien atelier Renault à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, sur des plateaux à 100 % en flex office – étaient prévus de longue date. Pour d’autres, la pandémie n’a fait qu’accélérer le temps. Dix-huit mois de télétravail plus ou moins forcé ont fait faire un bond de sept années au marché, estiment les professionnels de l’immobilier, qui voient nombre d’entreprises se rapprocher des centres-villes et des transports en commun, mais en réduisant les surfaces et en passant au flex office. Ainsi cet éditeur de logiciel qui a laissé 8 000 mètres carrés dans le 8e arrondissement de Paris pour des locaux plus à l’étroit sur un plateau de coworking dans le quartier d’Opéra, et dont les salariés ont désormais un abonnement pour réserver un bureau à partager plus près de chez eux.

Une source d’économies

Sous le couvert de la flexibilité, l’heure est donc à la réduction des surfaces, interrogeant ainsi l’avenir de l’immobilier de bureau. L’étude de l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF) sur l’impact du télétravail sur le parc de bureaux en Ile-de-France publiée après le premier confinement est encore dans toutes les têtes. Selon le scénario médian, si quatre entreprises sur dix passent à deux jours de télétravail par semaine, près d’un tiers des surfaces de bureaux pourrait être libéré. Soit 3,3 millions de mètres carrés en moins, en région parisienne. Quand on sait que le coût des locaux représente le deuxième poste de dépense après les salaires, les directions y ont vu une source substantielle d’économies. Mais quid, alors, de tous ces immeubles tout juste sortis de terre et des projets de quartiers de gares du Grand Paris, présentés en grande pompe dans les salons avant la pandémie ? Les investisseurs ont temporisé, attendant d’y voir plus clair.

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LJD

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