Licenciements massifs dans les entreprises de la tech chinoise

Licenciements massifs dans les entreprises de la tech chinoise

Au siège de ByteDance, à Pékin (Chine), le 7 juillet 2020.

Quand des collègues des activités liées aux services financiers et à l’éducation en ligne chez ByteDance, le groupe détenteur de l’application TikTok, ont été licenciés, Mme Yang, 30 ans, ne s’est pas inquiétée. Ces deux business ont souffert en 2021 de plusieurs campagnes de régulation menées par Pékin. Mais, lorsque après six ans au marketing de la start-up chinoise la plus valorisée au monde, elle a été licenciée à son tour, Mme Yang est tombée des nues. « C’est arrivé tellement vite que je n’aurais jamais imaginé en être moi-même victime », témoigne la jeune Pékinoise.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés 2021, dernière grande année de croissance pour la Chine

« Apparemment, on ne parvenait pas à vendre nos produits assez bien. Le chef de notre section et son adjoint ont été remerciés. On nous a proposé un transfert ou un licenciement, mais on nous mettait la pression pour partir. » Aujourd’hui, la jeune femme a décidé d’attaquer en justice l’entreprise, pour tenter d’obtenir de meilleures compensations.

Sous la pression d’une série de mesures de régulation, les géants chinois du numérique ont massivement supprimé des postes à la fin de l’année 2021. Le 8 janvier, le patron de New Oriental, l’un des leaders de l’éducation en ligne, a annoncé avoir licencié 60 000 employés au cours des six derniers mois. En août, le secteur du tutorat a été dévasté par une mesure imposant aux entreprises de devenir des « entités à but non lucratif ». New Oriental, l’un des pionniers, a perdu 90 % de sa valeur en Bourse, et son chiffre d’affaires a fondu de 80 %.

Abus de position dominante

Plus tôt dans l’année 2021, les fintech avaient subi les foudres du régulateur, de même que les propriétaires de plates-formes de ventes et de livraisons de repas, Alibaba et Meituan en tête, punis pour abus de position dominante. En juillet, le leader chinois des VTC, Didi, a fait l’objet d’une enquête, et a été contraint d’obtempérer en quittant la Bourse de New York, cinq mois après son introduction. Il a interdiction de recruter de nouveaux clients depuis cet été.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés La Chine renforce encore plus son emprise sur Internet

Le ralentissement de l’économie chinoise n’arrange rien : après un rebond en 2020 grâce à un plan de relance post-Covid et des exportations dynamiques, l’économie chinoise a montré des signes de fatigue en 2021. La politique de tolérance zéro face au Covid permet au pays de protéger sa population, mais elle est de plus en plus coûteuse, à mesure qu’émergent des variants plus contagieux.

Les secteurs du tourisme et de la restauration sont les premiers touchés, mais la consommation générale ralentit, avec une augmentation de 3,9 % en novembre 2021, contre 4,9 % en octobre. Surtout, l’immobilier chinois, qui assure indirectement près de 30 % de l’activité, est à la peine, avec des prix en baisse depuis septembre et plusieurs promoteurs en difficulté, comme Evergrande. Là encore, ce sont les mesures prises par Pékin pour tenter de réguler un secteur surendetté qui ont fragilisé les entreprises.

Il vous reste 54.53% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.