Les salariés d’Amazon mobilisés dans le monde entier contre des « promos faites sur leur dos »
A l’occasion des journées de promotions « Prime Day », des milliers d’employés ont participé à un mouvement de contestation pour réclamer une amélioration de leurs conditions de travail.
Des milliers de salariés d’Amazon organisaient, lundi 15 juillet, un mouvement de contestation coordonnée en Europe et aux Etats-Unis, dont des débrayages, pour réclamer une amélioration de leurs conditions de travail à l’occasion des journées de promotions « Prime Day ».
En Allemagne, la grève contre « les promos sur le dos des salariés » a mobilisé « plus de 2 000 » personnes sur sept sites à travers le pays. En France, la mobilisation concerne le site de Lauwin-Planque, dans le nord, avec une faible mobilisation parmi les 2 500 salariés, selon la direction. En Espagne et au Royaume-Uni, les salariés se sont également rassemblés pour protester. « Amazon offre ces rabais aux clients aux dépens des salaires de ses propres employés et en fuyant les négociations collectives », déplore Orhan Akman, du syndicat allemand Verdi.
Aux Etats-Unis, les salariés d’un entrepôt d’Amazon dans le Minnesota ont aussi annoncé vouloir profiter de ces journées de « super promos » pour mettre en avant leurs revendications en faisant grève au démarrage de l’événement. La direction locale du groupe avait indiqué en amont ne prévoir aucune perturbation dans ses livraisons de commandes.
« Nous avons reçu des informations horrifiantes sur des employés obligés d’uriner dans des bouteilles en plastique faute de pouvoir aller aux toilettes ou sur des femmes enceintes forcées de rester debout et certaines visées par des licenciements », a indiqué dans un communiqué le syndicat britannique GMB.
Une cinquantaine de grèves en 2018
En Pologne, après des mois de conflit social, Amazon a annoncé lundi la création de 1 000 postes supplémentaires au sein de ses entrepôts et une augmentation du salaire horaire brut pour les nouvelles recrues de 20 zlotys, soit 4,68 euros.
Depuis 2013, les syndicats européens d’Amazon, qui ont peiné à se faire reconnaître par la direction, se mobilisent régulièrement, de préférence à l’occasion des journées cruciales en termes de ventes comme les « Prime Days » ou le « Black Friday ».
En 2018, la colère s’est renforcée : une cinquantaine de grèves ont été organisées par différents syndicats en Europe, une rareté dans l’histoire syndicale récente, si l’on exclut le secteur du transport aérien. En avril, les représentants syndicaux d’Amazon venus de 15 pays s’étaient retrouvés pour la première fois à Berlin pour coordonner leur lutte face au géant américain, décrié sur le plan social à travers le monde.
Outre les cadences jugées trop rapides, la surveillance des employés à travers des méthodes contestées de « tracking » (contrôle du temps de travail et des performances) ou la suppression des pauses, les employés d’Amazon Logistics déplorent leurs salaires trop faibles et réclament des conventions collectives, ou un dialogue social plus apaisé.