Les professionnels du tourisme réclament des mesures rapides

Les professionnels du tourisme réclament des mesures rapides

L’annonce, lundi 13 avril, par le président de la République, de la mise en œuvre prochaine « d’un plan spécifique » pour le secteur du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration n’a pas suffi à calmer les angoisses des professionnels. « Je peux affirmer que 2020 est perdue pour le secteur », se lamente Roland Héguy, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH). Un pessimisme qui tranche avec le volontarisme affiché, par Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, à l’occasion d’une conférence de presse, mardi 14 avril.

Selon lui, c’est la « satisfaction générale » qui règne chez les professionnels du secteur après l’allocution d’Emmanuel Macron. Il a évoqué les mesures de « soutien à court terme » par les autorités « d’un secteur principalement impacté ». Selon ses calculs, l’impact économique de la pandémie de Covid-19 sur le tourisme, l’hôtellerie et la restauration atteindrait 40 milliards d’euros par trimestre. Pour le seul tourisme, la facture mensuelle s’élèverait à 10 milliards d’euros.

Ce n’est donc pas un hasard si les entreprises de ce secteur ont été parmi les plus nombreuses à solliciter des prêts garantis par l’Etat. D’après les derniers décomptes, 1,26 milliard d’euros de prêts ont déjà été accordés, soit 11,45 % du total. Dans le détail, « quatre grandes régions », a pointé M. Lemoyne, l’Ile-de-France, PACA, la Nouvelle-Aquitaine et Auvergne-Rhône-Alpes, se partagent 60 % de la manne distribuée par les pouvoirs publics.

Une « année blanche »

Pour M. Lemoyne, ces sommes sont une bouffée d’oxygène bienvenue pour des entreprises souvent exsangues. Ces « prêts permettent d’obtenir jusqu’à un quart du chiffre d’affaires ». Surtout, a-t-il ajouté, ils interviennent alors que « l’on entre dans des mois importants pour le tourisme ». En juillet et août, le tourisme domestique génère 41 milliards d’euros, tandis que les revenus du tourisme international s’élèvent à 14 milliards d’euros.

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M. Lemoyne a aussi tenté de calmer les « attentes des professionnels » qui souhaiteraient connaître le calendrier de « la relance de la filière ». Surtout, les entreprises veulent savoir quand « les annulations de charges », évoquées par le président de la République seront effectives. A en croire M. Lemoyne, cela pourrait prendre encore un moment. Le secrétaire d’Etat a prévu de se réunir avec le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, et les représentants du secteur, « jeudi 16 ou vendredi 17 avril ». Un premier rendez-vous de « préparation » avant la tenue d’un comité interministériel consacré au tourisme prévu « courant mai », sans plus de précision. Ces annulations de charges pourraient aller jusqu’à 750 millions d’euros, selon le ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin, mercredi 15 avril, sur Europe 1.

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