Les Pays-Bas, l’autre pays du plein-emploi
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A première vue, le chiffre a de quoi faire pâlir d’envie de ce côté-ci de l’Europe. En octobre, le taux de chômage des Pays-Bas s’est établi à 3,7 %, selon les statistiques officielles publiées jeudi 15 novembre. C’est, avec l’Allemagne (3,4 % en septembre), le pays affichant le plus bas niveau de chômage de la zone euro (8,1 %). « Il est si bas que certaines entreprises commencent sérieusement à souffrir de la pénurie de main-d’œuvre », observe Henk Volberda, professeur à l’Ecole de commerce de Rotterdam (RSM).
Ces chiffres sont, d’abord, le reflet de la bonne santé économique des Pays-Bas (17 millions d’habitants). Le produit intérieur brut (PIB) a certes un peu déçu au troisième trimestre, où il a progressé de 0,2 % seulement : le pays a souffert du coup de froid conjoncturel traversé par l’Allemagne, son principal partenaire.
Il n’empêche : après avoir frôlé les 3 % l’an passé, l’économie néerlandaise devrait encore progresser de 2,8 % cette année et de 2,4 % en 2019, selon les prévisions de la Commission européenne. C’est mieux que la moyenne de la zone euro (2,1 % et 1, %) et que l’Allemagne (1,8 % et 1,7 %). « 2019 sera la troisième année où notre économie croît plus vite que celle de nos voisins », résume Marcel Klok, économiste chez ING, à Amsterdam.
Effet de rattrapage après la récession de 2012
Cela tient en partie à un effet de rattrapage : après la violente récession de 2009, tandis que les économies française et allemande se remettaient lentement, celle des Pays-Bas a replongé en 2012 (– 1 %) et 2013 (0,1 %). « Nous avons essuyé une profonde crise immobilière à la suite de l’explosion de la bulle du secteur, et les politiques d’austérité ont freiné la reprise », explique M. Klok. De fait, la consommation s’est effondrée sous l’effet de la rigueur salariale et de la montée du chômage, qui culmina à 7,9 % en février 2014.
« Le chômage est si bas que certaines entreprises commencent sérieusement à souffrir de la pénurie de main-d’œuvre », observe Henk Volberda, professeur à l’Ecole de commerce de Rotterdam
Mais l’économie a rebondi vigoureusement dès 2015. Les années suivantes, elle a profité de la reprise des échanges mondiaux. « Nous sommes un petit pays, très tourné vers l’extérieur : plus de 30 % de notre PIB dépendent du commerce international », explique Jeroen Lammers, économiste du VNO-NCW, la confédération des employeurs néerlandais. Une spécialisation symbolisée par le puissant port de Rotterdam, dont bénéficie l’ensemble du tissu industriel néerlandais. A l’exemple du Mittelstand allemand, celui-ci est composé de nombreuses PME, travaillant main dans la main avec les grands groupes tels que Shell, Philips ou ING.
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