Les faussaires en diplômes et certificats prolifèrent sur le marché du travail

En novembre, une compagnie aérienne lituanienne a reconnu que l’un de ses pilotes avait assuré de nombreuses heures de vol et transporté des milliers de passagers en tant que commandant de bord alors qu’il n’avait ni les qualifications ni les diplômes requis pour ce poste. Licencié pendant l’été, le pilote avait fourni des documents falsifiés lors de son recrutement. De telles fraudes se multiplient, facilitées par la numérisation des documents et des processus d’embauche.
Faux permis de conduire ou justificatifs de domicile, carte d’identité ou passeport falsifiés, diplômes usurpés, certificats et qualifications contrefaits deviennent monnaie courante. « Il peut s’agir de l’embellissement d’une situation pour obtenir un poste comme, par exemple, augmenter sa durée d’expérience ou revendiquer un bac + 5 au lieu d’un bac + 3, illustre Yohan Zibi, président cofondateur d’EveryCheck, une société de vérification des informations des candidats. Mais si un livreur conduit sans permis, si un médecin ou un pharmacien exerce sans diplôme, le risque pour l’entreprise peut aller jusqu’au pénal. »
Plusieurs raisons expliquent l’actuelle prolifération des fraudes. « Le marché de l’emploi devient plus compliqué, il est sous tension ; les documents sont de plus en plus numérisés ; le grand public a accès à des outils de retouche très élaborés et à l’intelligence artificielle ; enfin, lors d’un recrutement, tous les documents sont échangés en ligne. Tout cela limite les vérifications possibles par l’entreprise au moment du recrutement », constate Marc de Beaucorps, directeur général et cofondateur de Finovox, éditeur de logiciels de vérification de documents.
Contrôles hybrides
Face à la banalisation de la fraude, le marché de la vérification des informations fournies par les candidats commence à se développer en France. Cette pratique est déjà largement diffusée dans les pays anglo-saxons, voire systématique aux Etats-Unis, où certaines des informations personnelles de chaque individu, comme son « score de crédit », c’est-à-dire son niveau d’endettement et sa capacité à rembourser ses dettes, peuvent être consultées facilement.
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