Les entretiens d’évaluation sous examen

Les entretiens d’évaluation sous examen

Droit social. « L’optimisme », « l’honnêteté » ou « le bon sens » sont-ils des critères licites pour évaluer le travail d’un collaborateur ? Non, a répondu la Cour de cassation, le 15 octobre, car « trop vagues pour établir un lien direct, suffisant et nécessaire avec l’activité des salariés en vue de l’appréciation de leurs compétences au travail, conduisant à une approche trop subjective s’éloignant de la finalité première : la juste mesure des aptitudes professionnelles ». A l’instar des objectifs, qui doivent être… objectifs.

Ah, l’objectivité au pays de l’égalité ! Pas toujours simple des deux côtés de la table, a fortiori avec la montée en puissance de la figure du citoyen-parent-travailleur : il en va ainsi de jeunes manageurs notant sévèrement les parents arrivant en retard, à l’inverse d’autres manageuses elles-mêmes mères de famille…

Et un bon technicien du droit ne faisant pas un bon juge, le grand oral d’entrée à l’Ecole nationale de la magistrature prévoit que « le jury apprécie les qualités, aptitudes et le savoir-être du candidat ». Et, du côté de l’Institut national du service public, « la personnalité du candidat, ses qualités et aptitudes, notamment managériales, le savoir-être et la motivation ».

L’évaluation du travail d’un ouvrier est en effet plus aisée que celle de salariés travaillant avec des clients. Et comment évaluer l’intelligence émotionnelle d’un manageur, dont les qualités comportementales et relationnelles sont plus importantes que ses connaissances techniques ? Son courage managérial, évitant les filets d’eau tiède n’aidant guère à progresser ?

Le risque d’un nivellement général

Mais beaucoup d’entreprises se sont détournées de cette « épreuve » annuelle pour les deux parties, pouvant générer stress puis frustration, voire démission, au profit d’un processus continu d’échanges, conduisant presque naturellement à cet entretien tourné vers l’avenir. Qui ne doit pas être confondu avec le nouvel entretien de parcours professionnel, issu de la loi du 24 octobre, qui aura lieu tous les quatre ans au lieu de deux, dont le but est l’employabilité. Pas une augmentation ou le bonus tant attendu.

Il vous reste 43.98% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.