Les entreprises françaises en difficulté, des emplois menacés

Les entreprises françaises en difficulté, des emplois menacés

Le site de production des Ateliers Réunis Caddie, à Dettwiller, près de Strasbourg, le 5 janvier 2022.

C’est une liste inquiétante, qui s’allonge jour après jour, à bas bruit. Caddie, l’ancien numéro un mondial du chariot de supermarché, est placé en liquidation judiciaire − 108 emplois sont menacés à Dettwiller (Bas-Rhin). Bosch, l’équipementier automobile, va fermer son usine de Mondeville (Calvados) en 2026, faute de repreneur − 413 salariés sont concernés. Valeo, autre grand nom de la sous-traitance automobile, se sépare de ses sites de L’Isle-d’Abeau (Isère) et de La Suze-sur-Sarthe (Sarthe) ainsi que de son centre de recherche de La Verrière (Yvelines) − 1 000 emplois sont en jeu.

Bolton Food ferme sa dernière usine Saupiquet à Quimper − 155 salariés sont menacés. Mais il y a aussi Metalliance, le fabricant d’engins de manutention basé à Saint-Vallier (Saône-et-Loire), 180 salariés, lui aussi en redressement judiciaire. Comme le papetier Stenpa et ses 130 salariés à Stenay (Meuse), ou l’usine pharmaceutique Recipharm à Monts (Indre-et-Loire), 222 emplois, sous la menace d’une fermeture…

Ces dernières semaines, les nuages s’amoncellent au-dessus de l’économie et des entreprises françaises. Dans de nombreux secteurs, les annonces de fermeture, de mises en liquidation judiciaire ou de délocalisations se multiplient. Selon l’observatoire du groupe Banques populaires Caisses d’épargne (BPCE), 16 405 entreprises se sont retrouvées en situation de défaillance au deuxième trimestre. Le groupe Altares, spécialisé dans les données sur les entreprises, a comptabilisé, lui, 16 371 défaillances sur la même période, en hausse de 23 % en un an. Parmi les secteurs particulièrement touchés figurent l’industrie manufacturière et surtout la construction, frappée par la crise profonde du logement.

Une « saignée »

L’exécutif se targue d’avoir créé près de 2 millions d’emplois en France depuis 2017, dont près de 120 000 dans l’industrie. Mais cette relance réelle de l’emploi, en particulier dans les services, ne s’est pas accompagnée d’une reprise de la productivité des entreprises et donc d’une hausse de la croissance. Et la création d’emplois diminue depuis le début de l’année. « Au premier trimestre, le pays a enregistré 44 % de hausse des suppressions d’emplois par rapport à la même période, en 2023, et une baisse de 17 % des créations d’emplois », souligne David Cousquer, fondateur du cabinet de recherche Trendeo.

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Le 22 mai, quelques jours après l’événement Choose France, organisé à Versailles le 15 mai, et la promesse de nombreux investissements industriels à venir, la CGT a battu en brèche le discours gouvernemental en recensant « 33 021 emplois supprimés ou fortement menacés » dans le pays depuis septembre 2023. Evoquant une « saignée », la centrale syndicale estime que, « en intégrant la sous-traitance et l’intérim, on peut évaluer à au moins 60 000 le total des emplois impactés ».

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