Les DRH n’adhèrent ni au traçage ni à la prise de température
« Dans la mesure du possible, on va privilégier le télétravail après le 11 mai », témoigne Olivier Guilbaud, avant de répéter pour insister : « Dans la mesure du possible. » Jusqu’à présent, son cabinet s’est organisé pour poursuivre son activité, malgré le confinement : les collaborateurs et stagiaires sont invités à travailler depuis chez eux. Quant à lui, il va au bureau de temps en temps récupérer des documents papiers et relever le courrier.
Mais l’activité en présentiel ne peut pas être repoussée indéfiniment : il a besoin de voir ses clients et de se déplacer pour des expertises. L’avocat a donc commandé quelque 200 masques chirurgicaux sur la centrale d’achat du barreau de Paris, mais il ne s’attend pas à les recevoir avant le 15 mai, au plus tôt.
Après avoir dû modifier brutalement leurs structures de travail, les dirigeants et salariés sont dans l’attente de pouvoir retrouver une organisation sûre et pérenne. Mais, à moyen terme, les espoirs d’un retour à l’avant-crise sont minces. Dans sa présentation de la stratégie de déconfinement, Edouard Philippe appelle à de « nouveaux plans d’organisation du travail, avec une attention particulière aux emplois du temps, aux gestes barrière, à l’aménagement des espaces de travail ».
Le gel hydroalcoolique et les masques font l’unanimité
Un casse-tête majeur des responsables des ressources humaines, qui se disent prêts à relever le défi. Selon la dernière enquête de l’Association nationale des DRH (ANDRH), dévoilée par Le Monde, 78 % des 531 entreprises interrogées entre le 20 et le 27 avril n’appréhendent pas ou peu la reprise de l’activité. Les principales mesures d’hygiène font consensus (mise à disposition de gel hydroalcoolique, distribution de masques dits « grand public », surveillance spécifique de la médecine du travail, cellule d’écoute et de soutien du personnel…) et recueillent l’adhésion de plus de 75 % des sondés.
En revanche, un suivi du personnel avec une application de traçage à l’instar de StopCovid, à l’étude par le gouvernement, ne fait pas l’unanimité : seul un tiers des 531 répondants y est favorable. Tout comme la prise de température des salariés à l’entrée des locaux (51 % ne sont pas d’accord).
« Ce sont des dispositifs dont les contours sont encore très flous et Edouard Philippe n’a pas levé les doutes sur leur utilité [la prise de température n’a pas été évoquée dans l’allocution et le premier ministre a jugé prématuré le débat sur une application de traçage]. A ce jour, cela représente plus de difficultés de mise en place que d’avantages pour l’entreprise », explique Benoît Serre, vice-président de l’ANDRH.
Il vous reste 44.51% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.