Les différences entre les femmes et les hommes demeurent un obstacle au recrutement féminin

Les différences entre les femmes et les hommes demeurent un obstacle au recrutement féminin

Après des temps insuffisants subis et des postes peu compétents occupés généralement par les femmes, des disparités territoriales se dessinent dans l’accès à l’emploi.

Les premières mesures de l’exécutif après la grande discussion nationale devraient intéresser les mères célibataires. Surtout celles qui n’obtiennent pas le paiement de pensions alimentaires et les femmes qui œuvrent  dans le secteur de la liaison. Ces deux concepts cumulent en effet les fragilités, surtout pour l’accès à l’emploi. Elles expliquent les inégalités continuellement vivaces entre les femmes et les hommes dans ce domaine.

Si le rapport d’activité des femmes ne s’arrête d’augmenter depuis quarante ans, arrivant selon les chiffres de l’Insee de 60 % à 83 %, ces dernières sont toujours surreprésentées dans les emplois non qualifiés. A cette considération, 95 % de femmes travaillant dans les métiers du service à la personne (assistantes maternelles, aides à domicile, aides ménagères) est plaignant. Au contraire, on constate leur faible établissement (14 %) dans les métiers de l’armée, de la police et chez les pompiers.

Cette division sexuée montre  ce que la chercheuse Françoise Vouillot appelle la « double ségrégation » du monde du travail dans son œuvre Les métiers ont-ils un sexe ? (éditions Belin). L’une correspond justement à la répartition genrée en fonction des secteurs professionnels. L’autre se retrouve dans la distribution inégalitaire dans les différentes catégories socioprofessionnelles. Pourtant  un niveau de diplôme supérieur aux hommes, les femmes sont ainsi sous-représentées chez les cadres (40 %), les PDG (29 %) et majoritaires entre les professions intermédiaires (53 %) et les employés (76 %).

Rémunérations moins élevées

Cette situation s’accompagne d’autres facteurs d’inégalités. En 2015, les femmes qui œuvrent sont près de quatre fois plus régulièrement à temps partiel que les hommes, sans qu’il s’agisse de leur souhait la majorité du temps, observe l’Insee. Cette situation est en partie ancrée à l’articulation entre vie domestique et vie professionnelle, qui continue d’être un frein à l’emploi à temps complet des femmes. Les interruptions de carrière liées à la naissance des enfants affectent davantage les mères et plaident en faveur d’un congé parental mieux réparti.

 

Ces spécificités de l’emploi de la femme s’accompagnent de salaires moins élevées. En moyenne, les hommes encaissent 22,2 % de plus que les femmes, un écart de salaire qui se réduit à 9 % à compétences égales. Toutes ces théories ont des conséquences significatives : le niveau brut de pensions de retraite des femmes est inférieur de 42 % (26 % en moyenne sous l’effet des dispositifs de réversion, selon l’Insee). Le changement des retraites en cours de préparation pourrait être le moment de générer un système plus égalitariste.

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LJD

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