Les contrats Cifre des PME donnent plus de possibilités aux jeunes chercheurs

Les contrats Cifre des PME donnent plus de possibilités aux jeunes chercheurs

Les doctorants, qui sont chaque année plus nombreux à profiter d’un financement Cifre, portent aussitôt majoritairement leur dévolu sur les petites et moyennes entreprises dans leur choix de partenaire.

La convention industrielle de formation par la recherche (Cifre), lancée en 1981, gagne chaque année un peu plus en assise. Cet arrangement ministériel propose des contributions aux entreprises qui décident de recruter un doctorant, permettant aux jeunes chercheurs d’avoir un pied dans le monde privé et un autre dans la recherche publique pendant les trois ans de leur thèse. A l’heure où la question du financement est une grande préoccupation pour ceux qui se projettent dans le doctorat, elle leur assure un salaire d’au moins 1 957 euros par mois pendant leur contrat.

De 5 % à 7 % de candidatures additionnelles sont déposées chaque année par des futurs doctorants. Une attractivité dont s’est félicitée la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Frédérique Vidal, qui annonçait, en mars, le renforcement du nombre de conventions allouées pour l’année 2018 : 1 450, contre 1 433 en 2017. L’objectif : réduire un peu plus la différence de culture entre monde privé et public, qui freine encore les entreprises dans leur processus d’embauche.

La mission est définie pour les docteurs qui sortent du programme ; deux tiers travaillent encore dans le secteur privé un à cinq ans après leur soutenance et un tiers reste employé dans l’entreprise de leur thèse. Pour Clarisse Angelier, déléguée générale de l’ANRT, l’agence opératrice du dispositif, on peut commencer à parler de « porosité » entre secteur universitaire et secteur privé et industriel.

25 % de Cifre en sciences humaines et sociales

Thomas Coudreau, président du collège des écoles doctorales, se montre moins catégorique, mais voit malgré tout se dessiner une nette évolution : « L’ancien modèle, qui voyait le diable dans le secteur privé, n’est plus de mise dans le domaine de la recherche », note-t-il. La part des docteurs travaillant dans le privé est même passée de 23 % à 37 % entre 2010 et 2015.

Cette entrée en grâce montante du secteur privé pour les doctorants touche principalement les petites et moyennes entreprises (PME). Pour la première fois, le nombre de Cifre allouées aux PME a dépassé en 2017 celles accordées aux grands groupes. La nouvelle génération préfère de plus en plus l’organisation « agile et modulaire » des premières à celle des grands groupes, observe Clarisse Angelier.

Malgré tout, si le programme est désormais bien établi, son dispositif peut s’avérer un peu complexe, pointe Thomas Coudreau : « Il n’est pas toujours aisé pour les équipes universitaires de trouver un partenaire non académique et vice versa. On tourne un peu toujours sur les mêmes équipes et les mêmes thèmes. » Des thèmes souvent reliés aux sciences dites « dures » : seules 25 % des conventions allouées qui touchent des thèses de sciences humaines et sociales (SHS).

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LJD

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