Les changements d’entreprise des salariés ont été plus nombreux en 2022 qu’avant la crise sanitaire

Les changements d’entreprise des salariés ont été plus nombreux en 2022 qu’avant la crise sanitaire

« Les salariés du privé ont été plus nombreux à quitter leur entreprise en 2022 qu’avant la crise sanitaire », indique une étude de l’Insee réalisée en collaboration avec la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du travail et publiée le 29 juin. En 2022, 9,7 % des salariés du privé ont rejoint un nouvel employeur, contre 7,3 % en 2019. Le phénomène touche toutes les catégories socioprofessionnelles et concerne d’abord les jeunes.

D’autres salariés ont rejoint les rangs des travailleurs indépendants (0,9 %) et même ceux du secteur public (0,7 %), dans des proportions qui ont aussi légèrement augmenté par rapport à l’avant-crise sanitaire (respectivement + 0,3 et + 0,1 point). Quant à ceux qui se retrouvent au chômage (2,8 %), cette proportion a diminué de 0,6 point entre 2018-2019 et 2021-2022.

Si les conditions de départ des salariés se révèlent très diverses, « la hausse de la mobilité des salariés semble être l’aboutissement de motivations et de démarches volontaires », soutiennent les auteurs de l’étude. Pour preuve, selon eux, 24,6 % de ceux déclarant en 2021 vouloir trouver un nouvel emploi l’avaient effectivement trouvé un an plus tard, tandis que seulement 8,8 % de ceux qui déclaraient ne pas vouloir changer d’emploi ont finalement été contraints de le faire.

Par ailleurs, la stabilité des salariés en CDD dans l’entreprise « a un peu moins baissé entre 2018 et 2021 (– 1,1 point) que celle des salariés en CDI (– 1,9 point). Le regain de mobilité des salariés du privé concerne ainsi en particulier les salariés initialement en CDI, pourtant habituellement caractérisés par une plus forte stabilité », soulignent les auteurs de l’étude.

Rattrapage

Pour expliquer la hausse de la mobilité, l’étude met en avant un phénomène de rattrapage : « la période de crise sanitaire a retardé certaines mobilités ». Aussi, des « difficultés de recrutement historiquement élevées » sur la période et la baisse du chômage dès la fin de 2021 ont offert « plus d’opportunités aux salariés pour changer d’emploi » – ou leur ont permis d’en retrouver un plus rapidement.

Cette mobilité touche l’ensemble des secteurs d’activité et des régions, souligne l’étude. Elle est toutefois un peu plus marquée dans les industries agroalimentaires, l’hébergement-restauration et les services privés non marchands, qui comprennent notamment la santé et l’action sociale. « L’accroissement des mobilités résulte surtout de départs vers d’autres secteurs d’activité », remarquent les auteurs.

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LJD

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