Le site de GE à Belfort « ne fermera pas », garantit Hugh Bailey
Le directeur de GE à Belfort a voulu tranquilliser après l’exposition du plan social qui envisage un maximum de 1 044 réductions de postes.
L’annonce du plan social de General Electric a fait craindre le pire aux salariés. Mais le site de Belfort « ne fermera pas », essai de apaiser, dimanche 2 juin, le patron de GE France, Hugh Bailey. « Belfort restera le premier site industriel de GE Power en Europe. Nous y avons des compétences d’excellence », a-t-il déclaré dans une interview au Journal du Dimanche. Il affirme que son rôle est de « développer l’activité française et de la promouvoir à l’étranger ».
« Nous avons 16 000 employés en France, c’est plus que certaines entreprises du CAC 40, sur 20 sites industriels. Nous exportons 90 % de notre production depuis la France. Nous y avons des compétences uniques. La France est stratégique pour GE. »
Des projets qui ne contiendront pas les départs
GE a éclairci mardi envisagé un maximum de 1 044 réductions de postes, dont la grande majorité sur son site de Belfort. Le conglomérat a proclamé l’ouverture à la mi-juin de polémiques sur ces suppressions d’emplois. Ce plan était attendu depuis plusieurs mois, le marché de l’énergie et surtout des turbines à gaz traversant une période difficile à l’échelle mondiale.
L’activité de ce dernier autour des turbines à gaz a encore un futur, mais l’usine devra « s’adapter », selon le patron de GE France, qui évoque plusieurs chemins de diversifications. « Aujourd’hui, ce sont les énergies renouvelables qui se développent rapidement. Il y a aussi un démarrage du stockage d’énergie qui prendra une part importante dans l’avenir », déclare-t-il.
« Belfort travaille également pour le nucléaire, dont les perspectives sont à l’exportation, grâce à des partenariats stratégiques signés avec EDF et Rosatom. Nous avons un carnet de commandes de cinq ans dans ce secteur », déclare M. Bailey. Il évoque aussi la possibilité que l’usine se diversifie un jour dans « la fabrication de pièces aéronautiques », car « dans les turbines à gaz, il y a des similarités avec les moteurs d’avion ».
Ces projets ne préviendront pas la mise en œuvre du plan de départ, avoue M. Bailey, « mais cela donne des perspectives et montre que nous voulons maintenir l’activité à Belfort ».
Il dément les rumeurs
Hugh Bailey avoue que le groupe n’a pas tenu son engagement de créer 1 000 postes en France, faite lorsqu’il a racheté la division énergie d’Alstom en 2015. « Dans un contexte difficile, nous avons recruté près de 3 000 personnes en trois ans », déclare-il, en définissant que « nous avions une forte ambition dans le renouvelable, qui n’est que décalée dans le temps », dans l’attente en particulier du démarrage de chantiers dans l’éolien en mer.
Passé du secteur public au privé, le patron de GE France dément avoir eu un effet sur le pilotage de la vente d’Alstom à General Electric qui s’est déroulée au moment où il travaillait dans les cabinets d’Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, et d’Emmanuel Macron, ministre de l’économie. « Je n’ai pas travaillé sur le dossier de la vente de la branche énergie d’Alstom, qui était hors de mon champ de compétence », ajoute-t-il.
Par ailleurs, il dément le fait que le gouvernement a sollicité au groupe américain de renvoyer l’annonce du plan social après les élections européennes : « Non, c’est une décision difficile du groupe. Il n’y a jamais de calendrier optimal. »