Le plein-emploi sera difficile à atteindre en 2022

Le plein-emploi sera difficile à atteindre en 2022

Dans une agence Pôle Emploi, à Bordeaux, le 8 février 2022.

Parmi les « sujets majeurs et urgents » pour le quotidien des Français cités par Emmanuel Macron dans son adresse aux Français, mercredi 22 juin, le président de la République réélu n’a pas omis de citer « les moyens d’atteindre le plein-emploi ». Signe qu’il n’a pas renoncé, malgré la dégradation de la situation économique, à ce qui était l’un de ses objectifs de campagne. En 2021, le taux de chômage est tombé à 7,4 % de la population active, un point bas historique. Dès lors, parvenir aux alentours d’un taux de 5 %, généralement considéré comme synonyme de plein-emploi, ce pari semblait en effet à portée de main il y a quelques mois encore. Mais la guerre en Ukraine, la dégradation du contexte international et l’inflation pourraient changer quelque peu la donne.

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Avec une activité en progression modérée de 2,3 % pour 2022, on est loin de l’hypothèse de croissance de 4 % retenus par l’exécutif en début d’année – un chiffre qui doit être prochainement révisé – et du rêve du plein-emploi qui l’accompagnait. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’il faille redouter une brusque remontée du nombre de chômeurs.

« Assez dynamique »

Le marché du travail réserve, depuis la crise du Covid-19, quelques surprises. Tout au plus peut-on attendre « un arrêt de la baisse du chômage », comme l’indique l’OFCE dans ses prévisions publiées le 9 juin. L’Insee est un peu plus optimiste : bien que faible, la croissance se traduirait en 2022 par la création de 200 000 emplois salariés, « et le taux de chômage continuerait à décroître légèrement » pour atteindre 7 % de la population active, selon Olivier Simon, chef de la division synthèse conjoncturelle à l’Insee.

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Au premier trimestre, alors que le PIB a reculé de 0,2 %, « l’emploi salarié a été assez dynamique », fait-il valoir. L’économie française a alors créé 79 000 emplois salariés, en dépit d’un climat plus que morose et d’une baisse de la consommation de 1,5 %. « Il s’agit du cinquième trimestre consécutif de hausse de l’emploi salarié », poursuit M. Simon. Il est vrai que ce chiffre comprend les alternants, qui représentent un cinquième de la hausse des effectifs entre mars 2021 et mars 2022. La Banque de France estime pour sa part que le chômage va remonter légèrement, « vers un peu moins de 8 % », autour de 2023-2024, un niveau qui reste toutefois inférieur à celui qui prévalait avant la crise, mais elle n’entrevoit pas de retournement de la situation.

La productivité a baissé depuis la crise, pour des raisons que les experts ont du mal à expliquer : mesures sanitaires, télétravail, absentéisme plus élevé…

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