Les avis se sont diffusées depuis février 2017, date à laquelle Susan Fowler, ex-ingénieure d’Uber, révoquait le laxisme de la direction face aux dénonciations pour harcèlement sexuel ou ségrégation.« Brotopia ». C’est par cette expression, crainte de brothers (« frères ») et d’utopia (« utopie »), que la journaliste Emily Chang retraçait en 2018 la culture de la Silicon Valley. « Une utopie moderne où tout le monde peut changer le monde. Mais si on est une femme, c’est infiniment plus compliqué », déclarait-elle dans son livre Brotopia : Breaking Up the Boys’Club of Silicon Valley (non traduit).
L’étudie, qui a causé de nombreuses conséquences dans la région, regorge d’anecdotes pour illustrer cet état des lieux. De cet investisseur célèbre qui appel les entrepreneurs à exposer leurs projets dans son jacuzzi, à ces soirées entre collègues masculins au strip-club où se nouent des relations et se jouent les futures promotions. Sans négliger le sexisme ambiant, les blagues salaces, les avances pressantes et répétitives… « Des comportements acceptés pendant beaucoup trop longtemps », selon Mme Chang.
Dans la Silicon Valley, l’électrochoc s’est produit en février 2017, à la suite des divulgations de Susan Fowler. Cette ancienne ingénieure d’Uber révoquait le laxisme de la direction face aux plaintes pour harcèlement sexuel ou ségrégation. Depuis, les langues se sont déliées, rejoignant plusieurs personnalités de la high-tech américaine. « Les femmes qui accusent des hommes de comportements gênants sont désormais prises au sérieux dès le départ », se félicite l’investisseuse Freada Kapor Klein, qui se bat depuis des années pour consolider la diversité dans le secteur.
Disparités de rétributions
Derrière cette prise de conscience, la condition ne s’améliore pourtant que lentement. Selon les données recueillies auprès de 80 entreprises technologiques par l’organisation Anita B, les femmes convoquaient à l’automne 2018 uniquement 24 % de la main-d’œuvre technique, contre 22 % en 2016. Cette proportion chute clairement pour les postes d’ingénieurs les plus élevés. Et elle devient dérisoire à la direction générale des grandes sociétés. Les conseils d’administration d’Apple, Google et Facebook ne saisissent par ailleurs que deux femmes chacun, pour six à neuf hommes.
Les différences existent aussi au niveau des rémunérations. Non uniquement les femmes touchent des salaires moins élevés (– 8 % en moyenne à San Francisco, selon les estimations du site de recrutement Hired), mais elles comprennent aussi deux fois moins de stock-options que les hommes. Par ailleurs, les start-up lancées uniquement par des femmes ne cueillent qu’environ 2 % des sommes investies par les fonds de capital-risque. Peut-être parce que ces fonds comptent moins de 10 % de femmes parmi leurs associés.
Pour raffermir la représentation des femmes, plusieurs sociétés technologiques ont mis en place des politiques d’embauche, de formation et de sensibilisation qui tardent encore à porter leurs fruits. Surtout que, « dans une volonté d’améliorer les choses rapidement, nous ne réfléchissions pas d’une manière plus globale », avance Mme Kapor Klein. Elle regrette surtout que ces mesures ne dénouent pas les difficultés aperçues par les femmes issues des minorités.
L’étudie, qui a causé de nombreuses conséquences dans la région, regorge d’anecdotes pour illustrer cet état des lieux. De cet investisseur célèbre qui appel les entrepreneurs à exposer leurs projets dans son jacuzzi, à ces soirées entre collègues masculins au strip-club où se nouent des relations et se jouent les futures promotions. Sans négliger le sexisme ambiant, les blagues salaces, les avances pressantes et répétitives… « Des comportements acceptés pendant beaucoup trop longtemps », selon Mme Chang.
Dans la Silicon Valley, l’électrochoc s’est produit en février 2017, à la suite des divulgations de Susan Fowler. Cette ancienne ingénieure d’Uber révoquait le laxisme de la direction face aux plaintes pour harcèlement sexuel ou ségrégation. Depuis, les langues se sont déliées, rejoignant plusieurs personnalités de la high-tech américaine. « Les femmes qui accusent des hommes de comportements gênants sont désormais prises au sérieux dès le départ », se félicite l’investisseuse Freada Kapor Klein, qui se bat depuis des années pour consolider la diversité dans le secteur.
Disparités de rétributions
Derrière cette prise de conscience, la condition ne s’améliore pourtant que lentement. Selon les données recueillies auprès de 80 entreprises technologiques par l’organisation Anita B, les femmes convoquaient à l’automne 2018 uniquement 24 % de la main-d’œuvre technique, contre 22 % en 2016. Cette proportion chute clairement pour les postes d’ingénieurs les plus élevés. Et elle devient dérisoire à la direction générale des grandes sociétés. Les conseils d’administration d’Apple, Google et Facebook ne saisissent par ailleurs que deux femmes chacun, pour six à neuf hommes.
Les différences existent aussi au niveau des rémunérations. Non uniquement les femmes touchent des salaires moins élevés (– 8 % en moyenne à San Francisco, selon les estimations du site de recrutement Hired), mais elles comprennent aussi deux fois moins de stock-options que les hommes. Par ailleurs, les start-up lancées uniquement par des femmes ne cueillent qu’environ 2 % des sommes investies par les fonds de capital-risque. Peut-être parce que ces fonds comptent moins de 10 % de femmes parmi leurs associés.
Pour raffermir la représentation des femmes, plusieurs sociétés technologiques ont mis en place des politiques d’embauche, de formation et de sensibilisation qui tardent encore à porter leurs fruits. Surtout que, « dans une volonté d’améliorer les choses rapidement, nous ne réfléchissions pas d’une manière plus globale », avance Mme Kapor Klein. Elle regrette surtout que ces mesures ne dénouent pas les difficultés aperçues par les femmes issues des minorités.