Le gouvernement est dans l’obligation d’assumer une réforme forcée pour l’assurance-chômage

Le gouvernement est dans l’obligation d’assumer une réforme forcée pour l’assurance-chômage

En contraste sur le problème des contrats courts, les collaborateurs sociaux ont mis fin à leurs discussions.

Réunis, mercredi 20 février, pour une seconde séance de débat sur l’assurance-chômage, les partenaires sociaux ont réaffirmé leur inaptitude à arriver à un compromis. Plus que probable, cette issue est le fruit d’un grand désaccord entre les parties en présence pour combattre le recours abusif aux contrats courts. Les syndicats agissaient pour un système de bonus-malus, qui augmente les cotisations des entreprises où la main-d’œuvre tourne fréquemment et diminue celles des employeurs dont les effectifs sont stables. Le patronat, hostile jusqu’au bout à un tel mécanisme, suggérait d’autres pistes – jugées défectueuses par le camp adverse. Chaque acteur restant arc-bouté sur ses décisions, les débats ne pouvaient que capoter. L’exécutif va, du même coup, récupérer en main un dossier qui s’avère éminemment sensible, puisque l’un des principaux objectifs du processus en cours est de réaliser des économies sur les dépenses d’allocation en faveur des solliciteurs d’emploi. Cet épisode risque fort d’accélérer le déclin du paritarisme à l’échelon interprofessionnel.

Les dispositions d’employeurs et de salariés n’ont mis qu’une heure, mercredi, pour fixer le divorce. Pour cette réunion de la dernière chance, les représentants du Medef, de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et de l’Union des entreprises de proximité (U2P) étaient arrivés avec une nouvelle offre : la création d’un fonds pour rétribuer des formations et une rémunération en faveur des salariés alternant contrats courts et périodes de repos. L’idée de ce « pot commun » (alimenté par une contribution spécifique des entreprises sur les CDD d’usage) ayant circulé avant les échanges de mercredi, plusieurs responsables syndicaux avaient nettement dit qu’elle n’était pas à la hauteur des enjeux. Dès lors, les conclusions ont vite été tirées : « Nous faisons le constat aujourd’hui que nous ne pouvons avoir assez de points de convergence », a ajouté Hubert Mongon, le chef de file du Medef, après la réunion.

Implication de l’échec

Comme fréquemment dans ce type de situation, les artistes en présence se sont réciproquement renvoyé l’implication de l’échec. « Le patronat n’a jamais voulu discuter des moyens de lutter contre la précarité et d’un système de modulation des cotisations [s’apparentant au bonus-malus] », a critiqué Denis Gravouil (CGT). « Je ne vois pas à quoi ça rime, ce simulacre de négociation », a enchaîné Eric Courpotin (CFTC). L’attitude des organisations de salariés relève du « non-sens », a rétorqué la CPME, dans un communiqué, en soulignant la nécessité de « réagir » devant la dette « de plus de 30 milliards d’euros » entassée par l’Unédic, l’association paritaire qui pilote l’assurance-chômage.

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LJD

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