Le gouvernement annonce des hausses de salaire en deux temps pour les fonctionnaires
C’était un rendez-vous attendu de longue date par les syndicats. Lundi 12 juin, Stanislas Guerini a annoncé plusieurs mesures de revalorisation du salaire des 5,7 millions d’agents publics. Alors que ceux-ci déplorent depuis plusieurs mois les conséquences de l’inflation persistante (elle a encore dépassé les 5 % sur un an en mai, selon l’Insee), le ministre de la transformation et de la fonction publiques a réuni dans l’après-midi les huit syndicats de fonctionnaires, afin de leur présenter un « paquet pouvoir d’achat ».
M. Guerini, qui avait tenu des réunions bilatérales, fin mai, avec chacune des organisations syndicales, a annoncé trois mesures principales. D’abord, une revalorisation du point d’indice salarial de 1,5 %, qui sera effective dès le 1er juillet. Puis, au 1er janvier 2024, une hausse forfaitaire de la valeur de chaque échelon, correspondant à 25 euros brut en moyenne par mois pour chacun des trois versants de la fonction publique (Etat, collectivités et fonction hospitalière).
Dès juillet également, un coup de pouce spécifique concernera les plus bas salaires. Objectif : tenter de rétablir une progressivité des rémunérations pour les catégories B et C, rattrapées par la hausse du smic. La dernière revalorisation du salaire minimum, de 2,19 % le 1er mai, a encore accéléré le tassement des salaires : un agent de catégorie C embauché au bas de l’échelle reste désormais au smic jusqu’à douze ans d’ancienneté, tant que les agents de catégorie B des trois premiers échelons sont rémunérés au salaire minimum, souligne une note du think tank Sens du service public, un collectif de cadres du secteur, parue le 9 juin.
Jusqu’à 13 % de gain mensuel
Stanislas Guerini a aussi annoncé le versement d’une prime « pouvoir d’achat », sur le modèle de la prime Macron que peuvent verser depuis 2018 les employeurs privés. Celle-ci concernera tous les agents du secteur public touchant un salaire brut inférieur à 3 250 euros par mois, soit environ la moitié des fonctionnaires d’Etat, affirme le gouvernement. La prime pourra aller de 300 à 800 euros brut et sera versée à l’automne. « Près des trois quarts des fonctionnaires en catégorie C font partie de la fonction territoriale, pour laquelle il n’est pas possible d’imposer le versement de cette prime [à la discrétion des mairies et autres collectivités] », déplore toutefois Christian Grolier, secrétaire général de FO-Fonctionnaires.
A cela s’ajoutent des mesures concrètes, comme la hausse de la prise en charge des frais de transport. Pour les agents vivant en Ile-de-France, « nous allons passer de 50 % de remboursement du passe Navigo à 75 %, c’est 20 euros par mois », a détaillé M. Guerini à l’issue de la réunion. Des annonces « significatives », permettant « des augmentations de pouvoir d’achat pour les agents qui en ont le plus besoin », s’est encore félicité le ministre.
Il vous reste 41.56% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.