« Le classement scolaire scelle trop vite le destin professionnel et social des personnes »

« Le classement scolaire scelle trop vite le destin professionnel et social des personnes »

« De mauvais résultats scolaires vont progressivement faire basculer les “mauvais” élèves du statut de sujet à celui d’objet d’orientation, relégués dans les voies et les métiers les moins valorisés », estiment les auteurs  d’une enquête auprès des collégiens.

Tribune. Si les inégalités scolaires font l’objet d’une recherche abondante, les inégalités en matière d’orientation scolaire sont peu mises en avant. Or, les inégalités face aux capacités de construire et de choisir son parcours sont réelles. On est beaucoup plus acteur de son orientation quand on est bon élève, car celle-ci se fonde sur les résultats scolaires. Les meilleurs élèves auront accès aux meilleures filières qui mènent vers les emplois les plus attrayants. A contrario, de mauvais résultats scolaires vont progressivement faire basculer les « mauvais » élèves du statut de sujet à celui d’objet d’orientation, relégués dans les voies et les métiers les moins valorisés. Ainsi l’orientation est-elle vécue comme une blessure par celles et ceux qui se sentent dépossédés de choix dans une société dite « méritocratique » où chacun est responsable de sa propre réussite.

Que les meilleures places de la société soient réservées aux bons élèves qui ont fait preuve de leur mérite, cela peut paraître justifié. Mais à y regarder de plus près, en intégrant les apports de la sociologie de l’éducation sur la (très) relative égalité des chances, elle ne l’est pas tant que cela. Le classement scolaire scelle, trop vite et trop fort, le destin professionnel et social des personnes. Notre système d’orientation n’est pas catastrophique, mais il est, comme l’ensemble de notre système scolaire, plus favorable pour la minorité d’élèves qui réussissent dans les matières académiques que pour ceux qui présentent des qualités moins scolaires.

Pour aller vers une orientation plus juste, voici quelques pistes de réflexion issues de la Journée du refus de l’échec scolaire 2018, organisée le 19 septembre par l’Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV) et ses partenaires.

L’importance du réseau familial

Tout d’abord, malgré les progrès importants réalisés en quelques décennies, les liens entre le monde économique et le monde scolaire…

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LJD

1 commentaire pour l’instant

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augustin Publié le12:09 - Déc 28, 2018

C’est malheureux de voire notre pays classé parmi les pays où le poids de l’inégalité sociale sur l’inégalité scolaire est le plus important.

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