L’Alliance pour la santé mentale lance la première charte pour la santé mentale au travail. Des entreprises pionnières ont déjà mis en place des dispositifs de prévention

L’Alliance pour la santé mentale lance la première charte pour la santé mentale au travail. Des entreprises pionnières ont déjà mis en place des dispositifs de prévention

La santé mentale a longtemps été le parent pauvre de la santé au travail, alors même qu’un salarié sur quatre affirme être en souffrance psychique en 2025, selon le baromètre Qualisocial-Ipsos. Longtemps, « les employeurs percevaient ce sujet comme relevant de la vie privée. Et les personnes concernées n’osaient pas en parler car les maladies mentales sont plus stigmatisantes que les maladies physiques », observe Claire Le Roy-Hatala, sociologue du travail.

Pour sortir du déni, l’Alliance pour la santé mentale, qui fédère plus de 3 000 acteurs opérant en ce domaine, a annoncé le lancement d’une charte d’engagement en faveur de la santé mentale à laquelle les entreprises pourront adhérer à partir du 20 novembre. Soutenue par l’Etat, qui a décrété cette problématique Grande Cause nationale 2025, la charte espère recueillir « au moins une cinquantaine de signatures le 20 novembre et une centaine d’ici à la fin de l’année », détaille Angèle Malâtre-Lansac, déléguée générale de l’Alliance.

Parmi les pionniers qui s’apprêtent à signer, on trouve le groupe Baudelet, qui compte quelque 700 salariés opérant dans quatre branches (énergie, environnement, loisirs et restauration, commerce). Le groupe est d’autant plus sensible à cette problématique que la directrice générale, Caroline Poissonnier, a elle-même frôlé le burn-out. « J’ai alors compris qu’un leader épuisé et qui perd l’envie fragilise tout : la décision, l’exécution, l’agilité (…). Le dirigeant a donc une double responsabilité : protéger la santé mentale de ses équipes… et montrer l’exemple en prenant soin aussi de lui. »

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Depuis une dizaine d’années, le groupe Baudelet a en effet mis en place un outillage managérial, un pilotage au niveau de la direction qui se traduit par des actions de formation, de prévention et des accompagnements individuels si nécessaire (coaching, mi-temps thérapeutique…). « Nous allons lancer une concertation avec les partenaires sociaux pour aligner la charte avec nos dispositifs internes », explique la codirigeante de cette entreprise familiale.

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LJD

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