L’absentéisme et le turnover reculent en 2023
Voilà des résultats qui vont sans nul doute réjouir les employeurs : l’absentéisme et le turnover, qui avaient nettement augmenté à la sortie de la crise sanitaire, régressent en 2023. Ce double constat provient d’une étude statistique menée de 2020 à 2023 sur plus de 1 million de salariés en CDI ou en CDD par le courtier en assurances Diot-Siaci, et de l’IFOP, qui a effectué une enquête conjointe avec le cabinet sur un échantillon représentatif de 3 000 salariés.
Le taux d’absentéisme au sein des entreprises françaises (qui correspond au temps d’absence dans le total des heures ou jours qui auraient dû être travaillés) est ainsi revenu à 5,06 % en 2023, contre 5,64 % en 2022. La proportion de salariés absents au moins une fois au cours de l’année tombe à 38 % en 2023 contre 45 % l’année précédente, grâce notamment au recul du Covid-19, source d’absences de courte durée.
Mais à y regarder de plus près, tout n’est pas si rose : le taux d’absentéisme lié aux arrêts longs (plus de quatre-vingt-dix jours) atteint un niveau record en 2023 (2,70 %). En clair, moins de salariés sont absents mais ceux qui le sont le demeurent plus longtemps. Autre point noir, le nombre de jours perdus pour cause de maladie professionnelle, qui s’établit en 2023 à 154,2 jours par arrêt, a nettement augmenté depuis 2020.
Le secteur de la santé plus concerné que le bâtiment
La réduction de l’absentéisme en 2023 concerne davantage les CDD que les CDI. Cet écart tient semble-t-il à la différence de statut : plus précaires, les premiers préfèrent souvent venir travailler quand bien même ils sont malades, plutôt que de prendre le risque de ne pas être reconduits. L’absentéisme recule en 2023 pour les deux sexes, mais l’écart entre hommes (4,26 %) et femmes (6,27 %) se creuse. Pourquoi ? « Celles-ci sont surreprésentées dans les métiers pénibles et plus souvent en charge des enfants en cas de problème », rappelle Sabeiha Bouchakour, directrice conseil en prévention du courtier Diot-Siaci.
Par secteurs, le taux d’absentéisme descend à 2,52 % dans l’information et la communication, où prédominent les cols blancs, et monte à 9,70 % dans la santé, qui pâtit de sous-effectifs, d’horaires atypiques et d’un stress physique et psychologique inhérent aux métiers en contact avec le public. On s’étonne davantage du taux d’absentéisme relativement bas dans le secteur BTP-construction (4,50 %), pourtant riche en emplois peu qualifiés et éprouvants. « Mais des progrès importants y ont été accomplis dans la prévention des accidents du travail et la sécurité », explique Sabeiha Bouchakour, ce qui a fait chuter l’absentéisme.
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