La revue « XXI » prône le renouveau après un an de tensions

La revue « XXI » prône le renouveau après un an de tensions

Après plusieurs mois de tensions internes, le 61e numéro paru mercredi 22 février sera-t-il l’occasion d’une nouvelle impulsion pour XXI ? A l’aube de ses 15 ans, la revue de reportages et d’enquêtes longs formats lance une formule légèrement modifiée. Elle s’ouvre aussi au numérique avec une newsletter, des podcasts et un nouveau site Internet en construction.

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Une évolution à l’opposé de la vision portée par les cofondateurs, l’éditeur Laurent Beccaria et le journaliste Patrick de Saint-Exupéry, par ailleurs auteurs du manifeste Pour un autre journalisme, qui critiquaient, en 2013, « le bluff technologique ». Après les déboires financiers consécutifs au lancement raté de l’hebdomadaire Ebdo, en 2018, les deux fondateurs avaient été contraints de jeter l’éponge, Rollin Publications étant mise en liquidation judiciaire. Les deux revues XXI et 6Mois (son pendant photojournalistique) avaient alors été rachetées par Le Seuil et les cofondateurs de La Revue dessinée et de Topo, Franck Bourgeron et Sylvain Ricard.

Précurseure, à sa création, en 2008, la revue revendiquait, cinq ans plus tard, 50 000 exemplaires par numéro, mais les temps ont changé dans la presse papier. XXI est maintenant concurrencée par des dizaines d’autres mooks (format hybride entre le livre et le magazine) comme Zadig, America, ou We Demain. Avec ses 8 000 abonnés – auxquels s’ajoutent 8 500 à 12 000 exemplaires vendus en librairies et dans les boutiques Relay selon les trimestres –, la revue est aujourd’hui en déficit.

Lancement de podcasts

Pour faire connaître sa marque dans le monde francophone, convaincre de nouveaux lecteurs de s’abonner et retrouver l’équilibre d’ici à la fin de l’année, XXI se lance aujourd’hui dans l’univers du podcast en coproduction avec le studio de production Wave Audio et l’ancienne de Canal+ Pascale Clark pour la voix.

Accessibles gratuitement sur toutes les plates-formes, différents formats – feuilletons documentaires, mais aussi de coulisses journalistiques, de « lectures augmentées » ou sons bruts – ont été pensés comme « indépendants » de la revue, tout en étant « complémentaires ». « XXI a besoin d’exister plus que quatre fois par an, d’où ce besoin de créer des allers-retours entre la revue et le podcast, le payant et le gratuit », développe Catherine de Coppet, la rédactrice en chef adjointe.

Arrivée à l’été 2022, la nouvelle rédactrice en chef, Elsa Fayner, a, elle, cherché à comprendre les attentes des lecteurs du mook avec un questionnaire dont elle a récolté 600 réponses et échangé avec une quinzaine d’entre eux. « Ils nous ont dit : “Racontez-nous le monde tel qu’il est, mais sans nous laisser impuissants” », synthétise-t-elle. Un souhait également porté par le journaliste David Servenay, directeur des rédactions de XXI et de 6Mois. « On veut donner des clés à nos lecteurs pour qu’ils saisissent la complexité du monde et puissent agir s’ils le souhaitent », explique l’ancien journaliste de Rue89 et RFI, qui met aussi en avant les hors-séries et les coéditions de XXI.

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LJD

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