La campagne, un nouveau territoire de jeu des start-up
Ouvrir sa start-up en Auvergne, c’est le challenge élevé par les fondateurs de la société de services informatiques SiteW. D’un village du Cantal, la petite entreprise s’étale jusqu’à l’étranger, dans plus de deux cents pays, malgré des pénuries de l’embauche.
« On peut être novateurs tout en étant installés à la campagne ! » prononce Fabien Versange. Le cofondateur de la société SiteW en parle d’expérience. Après des années passées à repérer le monde de la grande entreprise au sein du groupe Intel, puis d’Airbus, ce jeune ingénieur en informatique a entrepris une transformation de vie radical. Avec Cédric Hamel, rencontré sur les bancs de leur école d’ingénieurs à Toulouse, ils décident en 2007 d’ouvrir leur propre société de services informatiques sur un concept innovant à l’époque : créer un service en ligne admettant à chacun de créer son site personnalisé. « On parlait d’émettre cette affaire depuis qu’on était étudiants, se souvient Fabien Versange. On n’avait pas de crédit, pas d’enfants : c’était le moment ou jamais. »
Alors établis à Toulouse, les deux associés recherchent l’endroit idéal pour fonder leur start-up. Originaire du Cantal, c’est tout évidemment que Fabien Versange songe à un retour aux sources : « J’ai adoré mon enfance là-bas : la nature, le cadre de vie… Je n’ai pas eu de mal à convaincre mon associé, lui-même amoureux des grands espaces », déclare-t-il. Les deux entrepreneurs arrêtent donc de quitter la Ville rose pour s’établir au vert, dans le Cantal.
« Une connexion Internet nous suffit »
Ce sont d’abord des motivations économiques qui ont incité les deux collaborateurs à s’établir sur ce territoire rural : « Ici, pour le prix d’un studio à Toulouse, on a une maison avec jardin ! », s’enthousiasme le cofondateur de SiteW. C’est Yolet, un petit village de cinq cents âmes, à cinq minutes en voiture d’Aurillac, qui devient leur nouvelle terre d’accueil.
Dans ce département très enclavé de la région Auvergne-Rhône-Alpes, huit communes seulement comptent plus de deux mille habitants. La première localité de plus de trois cent mille habitants, Clermont-Ferrand, est à deux heures de route. Aux yeux de Fabien Versange, cet écart des grands centres urbains n’est pas un problème. « Comme on est un pure player, une connexion Internet nous suffit, développe-t-il. On n’a pas besoin d’apercevoir nos clients : on échange avec eux par courriel ou par chat. Et il y a la fibre optique même dans le Cantal ! »
Dans le Cantal, abondantes sont les entreprises qui peinent à embaucher. Il s’agit d’ailleurs du département français qui annonce le plus faible taux de chômage