Innovation : inverser la tendance
Face à la domination écrasante de la Chine et des Etats-Unis, que faire pour inverser la tendance et permettre l’émergence en France et en Europe de licornes, s’interrogent Alain Dupas, Jean-Christophe Messina et Cyril de Sousa Cardoso
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Le Livre Sur 266 licornes recensées dans le monde en 2018, la domination de la Chine et des Etats-Unis est écrasante, alors que la présence européenne est très faible. La France ne comptait alors que deux start-up valorisées à plus de 1 milliard de dollars (884,20 millions d’euros). La situation n’est pas meilleure pour les géants du numérique, classés en « superlicornes » – plus de 10 milliards de valorisation – et en « titans » – plus de 50 milliards de valorisation. Les vingt leaders à ce niveau sont tous américains ou chinois. Que faire pour inverser la tendance et permettre l’émergence en France et en Europe de licornes, s’interrogent Alain Dupas, Jean-Christophe Messina et Cyril de Sousa Cardoso dans Innover comme Elon Musk, Jeff Bezos et Steve Jobs (Odile Jacob).
L’ouvrage analyse la manière dont certains des plus grands entrepreneurs américains actuels « ont défini et appliqué une série de principes simples qui ont permis à leurs sociétés de partir du stade de garage et de croître à une vitesse phénoménale pour atteindre en moins d’un quart de siècle les premières places dans la hiérarchie des entreprises mondiales. »
Le physicien et expert des ruptures technologiques, le conseiller stratégique de dirigeants et l’expert en conduite de projets d’innovation se concentrent sur les sociétés entrepreneuriales américaines, et non chinoises en raison de la notion d’entrepreneur, très différente dans le régime autoritaire chinois : le pouvoir chinois s’appuie sur son énorme marché intérieur et limite de manière autoritaire la pénétration des GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) sur ce marché.
Transposition difficile
La croissance extrêmement rapide des GAFA s’explique aussi par des pratiques entrepreneuriales liées aux personnalités des grands acteurs du numérique, difficilement transposables en Europe. « Mais cela n’interdit pas de comprendre comment il serait possible de s’inspirer de ces pratiques, tout en respectant les modèles sociaux européens, pour améliorer les procédures de soutien et de financement des start-up. » Objectif : libérer l’énergie créative des entrepreneurs, le plus souvent étranglée par des réglementations, et « créer une culture de l’entrepreneuriat à l’européenne, qui est désespérément absente, et qui conduit de nombreux entrepreneurs, après être passés à l’acte en Europe, à s’exiler au véritable pays des licornes ».