Immobilier de bureaux : la conjoncture sera plus importante que le développement du télétravail

C’est un véritable « stress test » qu’ont connu les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) au deuxième trimestre. Ces placements prisés par les épargnants en quête de revenu sont constitués d’investissements réalisés principalement dans les immeubles de bureaux et, dans une moindre mesure, les locaux commerciaux et les hôtels. Le confinement et les fermetures administratives au deuxième trimestre pouvaient faire craindre une diminution des loyers perçus par les SCPI, et donc une baisse des rendements. Certains hôtels et commerces ont, en effet, dû fermer pendant cette période, tandis que des entreprises ont eu des difficultés à régler leurs baux.
« Le taux de récupération des loyers atteint une moyenne de 78 % au deuxième trimestre. Ce résultat est finalement très positif : les sociétés de gestion avaient envisagé des scénarios plus pessimistes face à la crise », constate Pierre Garin, directeur du pôle immobilier de Linxea, qui publie un observatoire des SCPI analysant les résultats de 61 d’entre elles sur la centaine commercialisée.
Pour autant, les prochains trimestres ne s’annoncent pas plus calmes. La hausse constatée de la circulation du Covid-19 rend aléatoire la reprise du tourisme et des voyages d’affaires, ce qui va pénaliser le secteur hôtelier. De grandes enseignes de commerce ont commencé à fermer des points de vente, tandis que la fréquentation des centres commerciaux est en berne et que le commerce en ligne se développe.
Un télétravail ponctuel
Sur le front des bureaux, la situation fragile de certaines entreprises fait peser une menace sur le paiement des loyers à court terme, et à plus long terme sur la demande de bureaux, alors même que le télétravail devrait rester massif si la situation sanitaire ne s’améliore pas.
C’est la grande question qui taraude les gestionnaires de SCPI : la mise en place de façon systématique du télétravail va-t-elle, à terme, avoir des conséquences sur la demande de bureaux, et donc sur le niveau des loyers et le prix des immeubles ?
Le groupe Perial, qui gère 4 milliards d’euros, a même commandé une étude à Ipsos fin juin pour connaître le sentiment des salariés français sur le télétravail. Avec des résultats plutôt rassurants pour les gérants. La majorité des sondés s’accordent plutôt à dire que le télétravail restera ponctuel, qu’il va se développer en complémentarité du travail sur site, sans jamais le remplacer (57 %). Seule une minorité des employés ayant télétravaillé pendant le confinement estiment qu’ils y auront régulièrement recours, à jours fixes, à partir de septembre (38 %). Un autre petit tiers (30 %) considère, quant à lui, qu’il n’en fera jamais ou presque jamais.
Il vous reste 40.41% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.