Horaires décalés, sommeil atrophié : « Je suis perpétuellement fatiguée et désespérément attirée par le sucre »

Horaires décalés, sommeil atrophié : « Je suis perpétuellement fatiguée et désespérément attirée par le sucre »

Il est 8 heures du matin, et Juliette (des témoins ont requis l’anonymat) enfile son pyjama. La trentenaire vient d’achever sa garde dans le service de réanimation d’un hôpital parisien. D’un geste, l’infirmière tire les rideaux de sa chambre à coucher pour garantir l’obscurité la plus totale. Sous la couette, elle s’équipe de bouchons d’oreille, met son téléphone en mode avion et attend que le sommeil l’emporte. Mais le marchand de sable a fermé boutique. « Il me faut parfois 45 minutes pour m’assoupir, se désole-t-elle. Ça me rend dingue car je pique du nez dans le RER, mais, une fois dans mon lit, ça ne vient pas. »

Pendant cette attente agaçante, la jeune femme se retient de penser aux rayons du soleil qui chauffent les vitres de son appartement. Se coucher quand il fait beau a des allures de punition. Elle a beau être essorée par les douze heures passées à arpenter les couloirs de l’hôpital, cette mise au lit en plein jour la « déprime infiniment ».

Quand elle parvient à sombrer, Juliette se réveille toujours au bout de deux heures, à l’approche du déjeuner. Elle n’est pas reposée, mais pas capable de somnoler davantage. Alors elle se lève et reprend le fil de son existence, la fatigue accrochée au corps, compagne invisible et envahissante. « Je me sens cassée, gonflée, sans énergie, mais il est impossible pour moi de sacrifier mes journées, sinon mon moral descend en flèche », assure-t-elle.

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LJD

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