Groupe Casino : après l’annonce du plan social, une période d’angoisse s’ouvre pour des centaines de salariés
Employé depuis trente-six ans dans le supermarché Casino Valence 2, Laurent Cordier est « sous le choc ». Cet élu FO au comité social et économique (CSE) de l’établissement a reçu, mercredi 24 avril en milieu de matinée, un appel de son responsable régional qui lui a appris que son supermarché, et les 62 salariés qui y travaillent, deviendrait le 27e point de vente pour lequel Casino n’a toujours pas de repreneur.
M. Cordier passe donc du côté des salariés sous le couperet d’un licenciement économique. Le groupe Casino (repris le 27 mars par un consortium constitué de l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky, associé à Marc Ladreit de Lacharrière, fondateur de la holding Fimalac, et au fonds d’investissement britannique Attestor) a annoncé, mercredi, dans un communiqué « la suppression nette de 1 293 à 3 267 postes au maximum », à la suite de son plan de transformation, qui adapte « la taille de ses fonctions support dans ses différents sièges ainsi que son réseau logistique ». L’écart entre les deux chiffres provient du nombre de magasins non repris qui baisseraient le rideau.
Partout dans le groupe (qui gère les enseignes Casino, Franprix, Monoprix), les salariés sont partagés entre « inquiétude » et « soulagement » d’avoir enfin des informations après plusieurs mois d’incertitudes. « C’est une casse sociale moindre que l’on ne pouvait présager, même si c’est toujours trop », estime Nathalie Devienne, déléguée SNTA-FO. « Reste à savoir quels postes exactement et quelles compensations », ajoute Jean Pastor, délégué CGT et représentant de l’intersyndicale. Les premières réunions commenceront le 6 mai.
En tout, 1 293 postes seraient supprimés dans les différents sièges du groupe, dont 554 à Saint-Etienne, qui emploie 1 564 personnes, alors que les salariés s’attendaient à davantage. Les repreneurs s’étaient engagés à préserver un maximum d’emplois au siège historique du distributeur, auprès des élus locaux et de Bercy. Ce moindre mal semble possible grâce à la réintégration de prestations qui étaient externalisées, « comme les fiches de paie de Monoprix », relève M. Pastor.
Logistique et sièges touchés
Cela n’a pas empêché le maire (ex-Les Républicains) Gaël Perdriau, également président de la métropole stéphanoise, de réagir, mercredi, en évoquant un « nombre important de suppressions de postes ». Il dit vouloir rencontrer « prochainement de nouveau l’équipe de direction en place pour consolider la présence du groupe sur Saint-Etienne ».
Dans la logistique, 740 postes, sur un total de 2 140, sont menacés, et quatre entrepôts seront fermés à Besançon, Toulon, Limoges et Gaël, en Ille-et-Vilaine. Chez Monoprix, un plan social de 102 personnes sur 1 111 au siège social de Clichy (Hauts-de-Seine) a été annoncé.
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