France Loisirs cherche à nouveau un repreneur

France Loisirs cherche à nouveau un repreneur

A Ajaccio, en avril 2018.

« En six ans, j’ai injecté 30 millions d’euros dans France Loisirs, un projet qui me tenait à cœur. La transformation de l’entreprise est arrivée presque à son terme, mais a été trop lente, et la pandémie de Covid19 nous a mis au tapis », explique au Monde Adrian Diaconu, président d’Actissia, maison-mère de ce club de livres, qui ne compte plus que 800 000 membres.

Le chiffre d’affaires de ce groupe intégré (à la fois éditeur, imprimeur, diffuseur, centre d’appels et de logistique) a fondu de 22 % en 2020 par rapport à 2019, à 65,8 millions d’euros. Or, la dégringolade se poursuit au moins au même rythme depuis le début de l’année. Parallèlement, les pertes de l’entreprise s’aggravent. « Après 8 millions d’euros de déficit au premier semestre, les deux mois de juillet et août ont généré 6 millions d’euros de pertes », constate M. Diaconu.

Une nouvelle fois, France Loisirs cherche un repreneur. Après une déclaration de cessation de paiements, le 29 septembre, au tribunal de commerce de Paris, l’entreprise, qui compte un millier de salariés avec ses filiales, a été placée, par un jugement du 25 octobre, en liquidation judiciaire, mais, fait rare, avec une continuation d’activité, précisément pour pouvoir trouver un repreneur. Mercredi 10 novembre, deux offres de reprise sérieuses, mais insuffisantes, ont été proposées à Hélène Bourbouloux, administratrice judiciaire chargée de ce dossier. Le tribunal devra se prononcer début décembre.

Concurrence d’Amazon, Cultura et de Leclerc

Créé en 1970 par Bertelsmann et les Presses de la Cité, ce club de livres, qui a compté jusqu’à 2 millions d’adhérents, a plusieurs fois évité la faillite. En mars 2015, quand Adrian Diaconu, PDG d’International Technology Solutions, une société luxembourgeoise diversifiée dans les drones, la sécurité des objets connectés et l’intelligence artificielle, a repris Actissia, le groupe était à la dérive et criblé de dettes. Le repreneur a recentré le réseau de boutiques sur les livres, en mettant fin à la vente de produits de beauté et cosmétiques – une diversification qui avait échoué.

Lire aussi France Loisirs prévoit de supprimer 25 % de ses effectifs

La concurrence d’Amazon, mais aussi celle de Cultura et des librairies Leclerc, a rendu obsolète un modèle qui consistait à vendre au moins cinq ouvrages par an à des abonnés. Quitte à leur envoyer d’office des titres qu’ils n’avaient pas demandés à ceux qui n’avaient pas passé leur commande assez tôt.

Malgré une tentative de remise à flot de France Loisirs, qui comptait encore 250 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015 et plus de 2 000 employés, Adrian Diaconu a dû déposer le bilan une première fois en décembre 2017. L’entreprise est sortie de son redressement judiciaire en 2019, et Adrian Diaconu, toujours à la tête du groupe après l’approbation de son plan de continuation par le tribunal, a mis fin à l’envoi systématique de livres aux abonnés.

Il vous reste 34.4% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avatar
LJD

Les commentaires sont fermés.