Fédération française de football : Florence Hardouin saisit les prud’hommes
Florence Hardouin contre-attaque. Selon les informations du Monde, l’ex-directrice générale de la Fédération française de football (FFF) a saisi, mardi 28 mars, la section encadrement du conseil des prud’hommes de Paris pour obtenir la nullité de son licenciement, ainsi que des dommages et intérêts pour réparer le préjudice qu’elle estime avoir subi dans le cadre de l’exécution et de la rupture de son contrat de travail et la possible violation de l’obligation de sécurité de l’employeur à son égard.
Le comité exécutif de la FFF est toujours réticent à l’idée d’entamer des négociations avec Mme Hardouin, 56 ans, qui avait été mise à pied à titre conservatoire le 11 janvier, au lendemain de son audition par l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), chargée par la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra, en septembre 2022, de réaliser un audit à la « 3F ».
La FFF a finalement renoncé à licencier sa directrice générale pour « faute grave ». Selon l’instance, c’est le contenu du rapport d’audit, remis le 15 février, qui justifie la fin de sa longue collaboration avec l’intéressée.
La fédération considère que le départ de Mme Hardouin, en poste depuis 2013, s’imposait compte tenu de sa relation dégradée et source de dysfonctionnements avec le président Noël Le Graët – démissionnaire le 28 février – et de la remise en cause de sa légitimité par plusieurs directeurs ou collaborateurs depuis 2018. L’IGESR avait toutefois estimé que le management de la directrice n’était pas « harcelant ».
Des faits présumés de « harcèlement moral et sexuel »
La FFF s’appuie aussi sur les conclusions du rapport d’audit, qui a épinglé les « défaillances » et l’inefficacité de la « politique de lutte contre les violences sexistes et sexuelles » menée par l’instance. Selon nos informations, Mme Hardouin va être entendue prochainement par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne, chargée de l’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris, le 16 janvier, pour « harcèlement sexuel et moral » contre M. Le Graët, après un signalement émis par l’IGESR en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale.
Sur le front pénal, les investigations avancent, notamment sur la base de l’épaisse documentation fournie par l’Inspection générale, et de nombreuses auditions sont prévues au printemps. Les enquêteurs disposent entre autres de l’audition de Mme Hardouin à l’IGESR, le 10 janvier, ainsi qu’une note remise par l’ex-directrice générale à l’IGESR, ainsi qu’au directeur des ressources humaines de la FFF. Dans cette note, elle aurait dénoncé des faits présumés de « harcèlement moral et sexuel » qu’elle dit avoir subi de M. Le Graët durant plusieurs années.
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