face aux protagonistes de l’insertion, Macron affronte sa politique
Critiqué pour avoir génériquement diminuer les emplois aidés, Macron mise sur l’accompagnement et l’embauche dans des entreprises de droit commun.
Dans la récente scénographie de l’acte II du quinquennat, c’est un signe qui ne trompe pas. Le 10 septembre, le Président de la République s’est rendu dans un atelier d’insertion situé à Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne). Une visite de quatre heures destinée à « appuyer » la présentation du « pacte d’ambition » pour l’insertion par l’activité économique (IAE), consommé le matin même par la ministre du travail.
L’objectif de ce plan ? « Faire bénéficier les plus pauvres de la relance économique », déclarent les proches du chef de l’Etat, alors que le chômage de longue durée montre des signes de résistance. « On est en train d’avancer sur la bataille de la réduction du chômage (…) mais à mesure qu’on réduit le chômage, c’est encore plus dur pour ceux qui restent », a déclaré M. Macron devant quelque 200 acteurs de l’insertion assemblés dans un hangar d’Ateliers sans frontières, où sont notamment conditionnées les baskets de la marque Veja.
Accusé par les associations pour avoir taillé à la hache dans les emplois aidés, M. Macron a admis que ce choix a « créé des difficultés pour les publics les plus fragilisés ». Mais pas question de modifier de cap. Pour le chef de l’Etat, mieux vaut développer de nouveaux postes dans le domaine de l’IAE, plus à même, selon lui, de garantir des « emplois pérennes » à l’issue du parcours d’insertion. Le dispositif s’apparente à un vaste archipel de quelque 3 700 structures avec des formes juridiques diverses (chantiers d’insertion, etc.). « Les personnes les plus abîmées par la vie » sont prises en charge dans le but de les préparer à une embauche dans des « entreprises de droit commun », ajoute-t-on au ministère du travail.
Une trentaine de mesures très techniques
Mardi, l’exécutif a déclaré que 20 000 nouveaux postes seront créés dans ce secteur l’année prochaine et que le budget consacré à ce dispositif sera porté à un peu plus de 1 milliard d’euros (1,3 milliard à l’horizon 2022), contre 920 millions cette année. Il s’agit, en l’occurrence, d’une confirmation puisque ces orientations avaient été déclarés, il y a presque un an jour pour jour, dans le cadre de la stratégie de lutte contre la pauvreté.
A l’époque, l’exécutif s’était engagé à « accueillir 100 000 salariés supplémentaires » dans le monde de l’IAE, pour aller de 140 000 à 240 000 en 2022 ; un « investissement exceptionnel de 450 millions d’euros » avait aussi été annoncé.