Etre indépendant et maître de son emploi du temps, un rêve de jeune diplômé
Si le salariat reste la norme pour les étudiants qui sortent des écoles de commerce, de nouvelles formes d’emploi et d’organisations du travail offrant flexibilité et autonomie séduisent cette génération.
Une semaine de congés par-ci, un week-end prolongé par-là, une journée de télétravail annoncée au dernier moment, deux semaines de pause à Noël et tout le mois d’août en vacances. Maxime Vaudin, 26 ans, n’arrive plus à faire le décompte de ses jours « off » l’année dernière. Ce dont il est sûr, en revanche, c’est qu’il en a suffisamment pour ne pas penser aux prochains avec anxiété. Ce jeune diplômé de l’école de commerce Skema travaille depuis deux ans pour l’entreprise américaine Indeed, un moteur de recherche d’emploi créé en 2004, et qui a depuis janvier 2016, à grand renfort de communication, mis en place les « congés illimités » pour ses 8 900 employés dans le monde.
Sur le papier, les salariés peuvent prendre autant de vacances qu’ils le souhaitent tant qu’ils sont « performants » et « atteignent leurs résultats », explique Charles Champala, directeur commercial chez Indeed France, qui a lui-même pris trois semaines de congés lors de la naissance de son enfant, en plus du congé de paternité légal de onze jours. Né dans la Silicon Valley au début des années 2000, le concept est encore assez peu exporté en France (où la durée légale des congés payés est bien supérieure à celle d’outre-Atlantique). Chez Indeed France (60 employés), les salariés ont pris en 2018 en moyenne sept jours de congés en plus des congés légaux et des RTT.
« Si j’ai envie d’arriver tôt et de prendre une grosse pause déjeuner pour faire du sport, ou de travailler de manière très intensive pour prendre une semaine après, je suis libre de le faire. » Maxime, salarié chez Indeed
« Les congés payés illimités, de même que le télétravail ou la flexibilité des horaires, répondent aux attentes d’un grand nombre de salariés », poursuit Charles Champala. Les entreprises qui ont mis en place cette organisation ne sont pas pour autant des philanthropes : l’objectif reste la performance, et le salarié heureux est toujours un salarié moins malade, moins absent, plus créatif et… plus productif.
Surtout, il s’agit de fidéliser, de « retenir » les collaborateurs les plus jeunes, comme Maxime Vaudin. Chez Indeed, ce dernier apprécie de pouvoir travailler comme il l’entend. « Si j’ai envie d’arriver tôt le matin et de prendre une grosse pause déjeuner pour faire du sport, ou de travailler de manière très intensive pendant plusieurs jours pour prendre une semaine après, je suis libre de le faire. Ça me met dans un bon “mood” pour travailler. Le fait d’être libre évite toute frustration, et je n’ai plus le blues du dimanche soir. »