Espagne : plus de 2 000 postes de modérateur pour Facebook et Instagram supprimés après la rupture d’un contrat avec Meta

L’entreprise Telus International, chargée de modérer une partie des contenus publiés sur Facebook et Instagram, va supprimer plus de 2 000 postes à Barcelone, après la rupture du contrat qui la liait à leur maison mère, le groupe Meta, a-t-on appris, lundi 5 mai, de source syndicale.
Lors d’une réunion lundi matin, la direction de Telus « a présenté formellement un plan social » affectant précisément « 2 059 personnes » sur son site de Barcelone, dans le nord-est de l’Espagne, a annoncé le syndicat Commissions ouvrières (CCOO), dans un communiqué. Il s’agit de la « totalité des salariés effectuant des tâches de modération » pour Facebook et Instagram depuis le site barcelonais de Telus International, filiale du géant canadien des télécoms Telus, ajoute l’organisation syndicale.
Selon CCOO, qui dit avoir signé un principe d’accord prévoyant « la plus haute indemnisation légale » possible pour les salariés, ce plan social a été décidé après l’annulation du contrat liant Telus à Meta, maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp. L’annulation de contrat avait été annoncée au début du mois d’avril par plusieurs syndicats, qui avaient déjà avancé le chiffre de 2 000 suppressions de poste en précisant que le nombre exact de personnes affectées devait faire l’objet de négociations.
Telus ne confirme pas le nombre de suppressions de poste
Interrogé par l’Agence France-Presse (AFP), un porte-parole de Telus avait alors refusé de confirmer ce chiffre, assurant que les discussions étaient en cours et que Telus continuait de travailler « depuis d’autres localisations » avec ce « client », dont il n’avait pas donné l’identité. Sollicité lundi, ce porte-parole a de nouveau refusé de donner le nombre exact de suppressions de poste.
« La priorité reste de soutenir les membres de l’équipe touchés » en leur offrant « une assistance complète, y compris des opportunités de relocalisation pour le plus grand nombre possible de personnes sans affecter leurs indemnités », a-t-il assuré. Contacté par l’AFP, Meta n’avait pas donné suite lundi à la mi-journée.
Le groupe américain a annoncé en janvier la fin du fact-checking aux Etats-Unis et mis à jour son règlement et ses pratiques sur la modération des contenus, afin d’écarter moins de messages et de publications susceptibles de faire entorse à ses standards. « Trop de contenus étaient censurés alors qu’ils n’auraient pas dû l’être », avait alors justifié le groupe – une décision largement vue comme un moyen de contenter Donald Trump, très critique de la politique de modération de Meta ces dernières années. A la fin d’avril, le conseil de surveillance de Meta a cependant appelé la direction du groupe à mesurer les possibles effets sur les atteintes aux droits humains de la suppression de son programme de fact-checking et de l’assouplissement de la modération sur ses plateformes.