Entre l’Assemblée nationale et le siège du Medef, manifestation à Paris contre les licenciements
Entre mille et deux mille personnes, selon un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP), ont manifesté samedi 23 janvier, à Paris, pour réclamer « l’interdiction des licenciements » à l’initiative du syndicat CGT du voyagiste TUI, rejoint par d’autres syndicats et soutenu par des responsables politiques de gauche.
Le cortège est parti peu après 14 heures de l’Assemblée nationale, en direction du siège du Medef, dans le 7e arrondissement. « Soixante-six millions de procureurs antilicenciement », pouvait-on lire sur une pancarte faisant référence aux propos d’Emmanuel Macron, selon qui « nous sommes devenus une nation de soixante-six millions de procureurs » face à la gestion de crise du Covid-19 par le gouvernement.
« Les salariés licenciés s’invitent dans les beaux quartiers », a tweeté la CGT TUI France, tandis que retentissait le slogan « de l’argent, il y en a dans les caisses du patronat ».
#AppelDesTui Manif devant l’assemblée nationale pour l’interdiction des licenciements ✊
les salariés licenciés s’in… https://t.co/EPQE9iVgZV— CgtTuifrance (@CGT TUIFRANCE)
Alors que le groupe TUI, numéro un mondial du tourisme, prévoit de supprimer jusqu’à six cent un postes sur neuf cents au sein de sa branche française, les élus CGT de l’entreprise avaient lancé cet appel à manifester.
Des dizaines de sections CGT mais aussi SUD-Solidaires de branches ou d’entreprises touchées par des plans sociaux, comme Sanofi, Cargill, SKF ou General Electric, se sont jointes à l’initiative.
Appel à décréter « l’état d’urgence sociale »
Quelques dizaines de « gilets jaunes » et plusieurs élus de gauche participaient également à la manifestation, dont les députés de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon, Clémentine Autain et Adrien Quatennens.
Evoquant devant la foule les conséquences économiques et sociales de la crise du Covid-19, le président du groupe LFI à l’Assemblée nationale a relevé que « beaucoup de gens croyaient que, dans le malheur commun, chacun prendrait sa part ». Or « tandis que les riches se sont enrichis, nous avons marché à quatre-vingts plans de licenciements par mois, un million de personnes sont devenues pauvres » et « des centaines de milliers » de Français n’ont plus accès à l’eau, à l’électricité, voire à la nourriture, a énuméré M. Mélenchon. Il a réitéré son souhait que soit décrété « l’état d’urgence sociale », assorti d’une « interdiction des licenciements pendant toute la période de pandémie ».