En France, le retour à un niveau de PIB d’avant-crise s’accompagne d’une nette baisse du chômage
La crise ? Quelle crise ? A la fin de 2021, au niveau des compteurs macroéconomiques au moins, l’épisode du Covid-19 aura été pratiquement effacé pour l’économie française. A quelques nuances sectorielles près, l’activité est repartie. Les entreprises, dopées par les plans de soutien, créent massivement des emplois, avec pour effet de faire reculer le chômage et de soutenir le pouvoir d’achat.
L’Insee, dans sa note de conjoncture publiée mercredi 6 octobre, estime à 2,7 % la progression du produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre, après trois premiers mois étales et une hausse de 1,1 % sur la période d’avril à juin. Avec une prévision de hausse de 0,5 % au quatrième trimestre, le PIB devrait revenir à son niveau d’avant-crise à la fin de l’année. Sur l’ensemble de l’année, la croissance s’établirait à 6,25 %, après une récession de 8 % en 2020.
Finalement, la reprise est « relativement rapide », car l’origine du choc n’était pas économique, mais sanitaire. Une fois celui-ci dissipé, la machine économique a pu se relancer. Ce redémarrage, selon l’Insee, devrait se traduire par plus de 500 000 créations nettes d’emplois en 2021, soit bien plus que les 300 000 perdus en 2020. Une conséquence inattendue et contre-intuitive de la crise, mais qui s’explique, selon Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l’Insee, par les « conditions financières favorables » dont bénéficient les entreprises, dopées par les mesures de soutien.
Pouvoir d’achat en hausse
Grâce à leurs trésoreries bien dodues, elles recrutent à tour de bras, non sans mal, d’ailleurs, dans un certain nombre de secteurs confrontés aux pénuries de main-d’œuvre qualifiée. De sorte que, dès le deuxième trimestre, l’emploi salarié a dépassé son niveau d’avant-crise.
Ainsi, malgré le retour sur le marché du travail de personnes qui s’en étaient éloignées – par exemple, les parents qui auraient cessé leur activité professionnelle pour pallier la fermeture des écoles –, le taux de chômage devrait tomber à 7,6 % à la fin de l’année, contre 8 % en moyenne au deuxième trimestre. Il s’agit du taux le plus bas constaté depuis 2008, avant l’éclatement de la crise des subprimes aux Etats-Unis. Parallèlement, le recours au chômage partiel se raréfie et devrait même « quasiment disparaître » d’ici à la fin de l’année. L’activité partielle ne représentait plus que 0,8 % des heures travaillées au mois d’août, contre 4,7 % au deuxième trimestre.
Créations d’emplois, baisse du chômage, retour des heures supplémentaires : de quoi alimenter les fiches de paie et le pouvoir d’achat des ménages, qui s’annonce comme l’un des thèmes majeurs de la campagne pour l’élection présidentielle.
Il vous reste 54.41% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.