En entreprise, l’entrisme islamique se développe sur les failles du management

En entreprise, l’entrisme islamique se développe sur les failles du management

« Le comité de direction a opté pour de la formation et suivi un séminaire sur l’islam. Ce dernier a permis de mettre à mal des idées reçues, comme par exemple le fait qu’il est obligatoire de faire ses prières à heures fixes. En fait, les règles sont adaptables et les prières peuvent être décalées en dehors du temps de travail. »

Attention, sujet sensible ! « La hantise d’être taxées de racisme islamophobe tétanise les entreprises », note Adel Paul Boulad, coach de dirigeants et auteur du livre Le Tabou de l’entrisme islamique en entreprise. Guide du manager (VA Editions, 228 p., 25 €), paru le 4 mars. Pourtant, « plus des deux tiers des entreprises françaises sont concernées, à des degrés très divers, par les faits et comportements religieux au travail, essentiellement à propos de l’islam. Et la montée en intensité est indiscutable, » constate Lionel Honoré, professeur des universités à l’Institut d’administration des entreprises (IAE) de Brest et directeur de l’Observatoire du fait religieux en entreprise.

Ainsi, la proportion de cas de comportements religieux nécessitant une intervention managériale est passée du quart en 2014 à près de la moitié. De même, environ un cas sur cinq aboutit à des conflits et des tensions, alors que ce n’était le cas que de 6 % en 2013, date du premier baromètre du fait religieux en entreprise.

Dans une minorité d’entreprises, la situation vire parfois au conflit, à la suite du refus de salariés de réaliser certaines tâches ou de travailler avec des femmes ou des personnes qui ne pratiquent pas la même religion, ou après des prières collectives organisées pendant le temps de travail… Certains salariés font de ces demandes des revendications, et les attitudes rigoristes semblent être en augmentation.

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« Cet entrisme est matérialisé au départ par des revendications religieuses et des comportements anodins, mais cela aboutit à l’impensable », explique Adel Paul Boulad, qui détaille « le contrôle de sites industriels du secteur de l’énergie par des cellules syndicales manipulées par l’islam politique, les comités sociaux et économiques (CSE) de sociétés de transport ou de télécoms qui deviennent progressivement des lieux dominés par des radicalisés et l’éviction des femmes, les plannings de travail déréglés… Assez fréquemment, il s’agit aussi d’un bras de fer hiérarchique sous couvert de religion ».

« Myopie des directions »

Les conséquences peuvent être désastreuses, entre baisse de la performance, dégradation du bien-être au travail et perte de sens. Janine (le prénom a été changé) travaille depuis plus de vingt ans chez un opérateur de télécommunications. Depuis trois ans, elle est confrontée à un responsable hiérarchique qui affiche clairement ses convictions religieuses. Et cela se passe mal, très mal : « Il refuse de serrer la main des femmes ; lorsqu’il doit s’absenter, il se fait toujours remplacer par un homme, même si celui-ci vient de rejoindre le service alors que nous sommes plusieurs femmes expérimentées. De plus, les entretiens d’évaluation des salariées sont toujours catastrophiques. Elles n’atteignent jamais leurs objectifs ! »

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LJD

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