Emploi : les jeunes et les moins qualifiés plus souvent insatisfaits

Emploi : les jeunes et les moins qualifiés plus souvent insatisfaits

L’enquête de la direction de l’animation et de la recherche, des études et des statistiques du ministère du travail (Dares) parue mardi 10 octobre et conduite en 2022 a le mérite de faire prendre conscience de l’ampleur des différences de motifs et niveaux d’insatisfaction à l’égard de l’emploi, qui concerne plus d’un salarié sur trois : 36 % de l’ensemble des personnes qui travaillent (hors alternance et stages) déclarent au moins un motif d’insatisfaction à l’égard de leur emploi (« Plus d’une personne sur trois a un motif d’insatisfaction vis-à-vis de son emploi », « Focus » n° 54, octobre 2023, Dares).

Plus libres dans l’exercice de leur métier, 23 % des non-salariés expriment des motifs d’insatisfaction, soit nettement moins que les salariés en CDI (32 %). Tout en haut de l’échelle du mécontentement, on trouve les CDD (86 %) et les intérimaires (81 %) : il est vrai que les postes proposés dans le cadre des contrats temporaires cumulent souvent les handicaps (peu qualifiés, pénibles et mal rémunérés).

Autre enseignement : le premier motif d’insatisfaction est lié à la durée insuffisante du travail (21 % de l’ensemble des répondants s’en plaignent)… A y regarder de plus près, cette moyenne est là encore tirée vers le haut par les salariés qui ont signé des contrats temporaires : 34 % des CDD et 44 % des intérimaires aspirent à travailler plus. Logique quand on sait que ces contrats sont souvent associés à un temps partiel et à des revenus insuffisants ou irréguliers.

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Même constat en ce qui concerne l’emploi, qui constitue le deuxième motif d’insatisfaction : 12 % de l’ensemble des répondants souhaitent en changer, principalement pour améliorer leurs conditions de travail, augmenter leur revenu, changer de métier, de secteur ou d’employeur, ou parce qu’ils désirent un poste plus intéressant.

Niveau de qualification

Autour de cette moyenne de 12 %, se positionnent aux deux extrêmes : 3 % des non-salariés souhaitent changer d’emploi quand 23 % des intérimaires y aspirent. Cet écart s’explique vraisemblablement par le fait que le statut d’indépendant et les métiers qui en découlent résultent généralement d’un choix de vie, quand celui d’intérimaire est plus souvent subi.

Par ailleurs, 59 % des intérimaires et 78 % des CDD se plaignent d’avoir dû signer un contrat temporaire. Le poids de ces deux catégories et le niveau des réponses suffisent à faire remonter le contrat de travail temporaire au troisième rang des motifs d’insatisfaction pour l’ensemble des répondants (8 %).

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LJD

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