Emploi : le portail en ligne « 1 jeune, 1 solution » encore en chantier

Emploi : le portail en ligne « 1 jeune, 1 solution » encore en chantier

Lors d’un point presse organisé par la préfecture des Bouches-du-Rhône dans une agence Pôle emploi dans le cadre de l’opération « 1 jeune, 1 solution ».

C’est l’outil censé sauver l’emploi des jeunes : lancé en novembre 2020, le portail en ligne « 1 jeune, 1 solution » vise à faciliter la recherche d’emploi des moins de 26 ans, dans le cadre du plan gouvernemental du même nom. Le 19 novembre, la plate-forme présentait quelque 21 000 offres. Au 8 janvier, on en dénombre 62 000, proposées par 1 000 entreprises, alors que 35 dirigeants ont affiché, dans Le Journal du dimanche du 3 janvier, l’objectif de porter ce chiffre à 100 000 d’ici à la fin janvier.

Une lueur d’espoir pour les jeunes en quête d’un emploi ? Quelque 520 000 d’entre eux s’y sont déjà connectés, selon Benjamin Ducousso, fondateur et PDG de la start-up Wizbii, qui a créé ce portail. Sa mission est partiellement atteinte : la plate-forme agrège en fait des annonces d’autres sites d’emploi (souvent Pôle emploi, mais aussi Direct Emploi, Aladom…). Un candidat à l’offre de CDI de chaudronnier à Paris est ainsi envoyé sur CareerBuilder, qui lui-même diffuse une annonce publiée par le spécialiste en intérim Intek travail temporaire. Il faut alors créer un compte sur le site, saisir une description complète de son profil… avant de pouvoir enfin transmettre son CV à l’entreprise.

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Parmi les milliers d’offres mises en ligne, certains secteurs sont particulièrement bien représentés : services à la personne (17 000 postes environ), santé (11 000), commerce et vente (8 000)… Et seulement 58 dans l’artisanat. Sur les 62 000 postes, environ 45 000 acceptent les débutants, mais les inégalités entre les régions sont grandes ; 10 000 CDI sont à Paris même, contre 1 600 en Centre-Val de Loire ou 73 en Corse.

Des offres incomplètes voire expirées

Certaines offres sont aussi mal référencées : parfois, la nature du contrat ou le temps de travail ne sont pas indiqués. On dénombre environ 20 000 temps pleins et 7 000 temps partiels, ce qui signifie que plus de la moitié des fiches de poste sont incomplètes.

Autre souci, beaucoup d’offres émanant de plates-formes autres que Pôle emploi, en particulier Jobintree, ne sont plus d’actualité. Certaines ne sont plus valables dès leur publication : ajoutée le 7 janvier, une annonce de lead développeur en CDI apparaît le même jour expirée sur son site d’origine… Frustrant.

Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l’emploi, invite à l’indulgence. « On a dû répondre à l’urgence. Mon obsession est qu’on ait une interface pour aider le jeune à trouver des opportunités. »

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Le portail ne veut pas se limiter aux offres et propose d’autres options, comme des événements avec des employeurs, des annonces de service civique, de l’information sur tous les dispositifs d’aide à l’emploi existants… M. Ducousso insiste sur cet éventail : « L’idée est que le jeune accède à toutes les solutions disponibles, qu’il fasse quelque chose, même si ce n’est pas un job. » Sauf que pour remplir leur frigo et éviter la précarité, c’est bien un emploi qu’ils cherchent.

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LJD

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