Emploi des seniors : les négociations se tendent

Emploi des seniors : les négociations se tendent

Lors du Forum emploi seniors organisé par le Medef Ile-de-France, à Paris, le 7 mars 2018.

La négociation pour un « nouveau pacte de la vie au travail » entre dans des eaux agitées. Après deux mois et demi de discussions, le patronat et les syndicats se rencontrent, jeudi 7 mars, au siège du Medef, pour une nouvelle séance d’échanges, durant laquelle doit être dévoilée une première ébauche de compromis.

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Cette étape importante se déroule dans un contexte tendu, lié à de profonds désaccords entre les protagonistes. Le gouvernement alimente le trouble, en évoquant des pistes de réforme qui se télescopent avec certains des dossiers examinés par les partenaires sociaux. Le doute commence à poindre sur la capacité des organisations d’employeurs et de salariés à trouver un terrain d’entente.

Les esprits s’échauffent autour de deux points. D’abord, une large partie du patronat – le Medef et la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) – s’oppose au compte épargne-temps universel (CETU). Défendue de longue date par la CFDT et inscrite dans le programme d’Emmanuel Macron, lors de la campagne présidentielle de 2022, la mesure permettrait aux salariés d’épargner des jours de congé tout au long de leur carrière pour s’octroyer des moments de respiration pendant leur vie professionnelle. Le CETU serait attaché à la personne, et non à son contrat de travail, lui donnant ainsi la possibilité de l’utiliser quand elle veut, même si elle a changé d’employeur.

Petits signes d’exaspération

Le « CDI senior » constitue l’autre grosse pierre d’achoppement. Défendu bec et ongles par le Medef et la CPME, le dispositif se présente sous la forme d’un contrat de travail spécifique : il serait proposé à des chômeurs à partir de 60 ans, voire avant, et pourrait être rompu une fois que le salarié a atteint l’âge pour avoir droit à une retraite à taux plein. La CPME souhaite même que ce CDI soit assorti d’une réduction de cotisations patronales. Mais les syndicats, eux, y sont défavorables.

Le 1er mars, pendant la précédente séance de négociations, les divergences de vues se sont traduites par de petits signes d’exaspération. La CFTC a quitté la réunion, une heure avant la fin – ce qui n’est vraiment pas dans ses habitudes. Eric Courpotin, le chef de la délégation de la centrale chrétienne, a fustigé l’attitude des organisations patronales, qui « censurent » certaines revendications, parmi lesquelles le CETU.

Quelques heures après, les dirigeants des principales organisations de salariés et d’employeurs ont profité d’une rencontre en visioconférence prévue de longue date pour tenter de ramener un peu de sérénité. La discussion fut « cordiale et plutôt apaisée », d’après une source patronale.

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