Emmanuel Macron met la « valeur travail » au centre de son action
Emmanuel Macron veut démontrer que la droite n’a pas le monopole de la valeur travail. Durant son allocution du mardi 9 novembre, le président de la République a beaucoup insisté sur ce thème en le présentant comme une « boussole », le « fil rouge de [leur] action ». Dans sa bouche, une telle rhétorique n’est pas nouvelle, mais il l’a magnifiée avec emphase. Un indice supplémentaire qui accrédite l’idée que le locataire de l’Elysée est, sans l’afficher officiellement, candidat à sa réélection et qu’il entend damer le pion à ses rivaux du parti Les Républicains (LR) sur des sujets qui leur sont chers.
« C’est par le travail, et par plus de travail, que nous pourrons préserver notre modèle social », a déclaré le chef de l’Etat, en mentionnant, notamment, le système de retraites. C’est pourquoi il a, de nouveau, plaidé pour un allongement de la durée des carrières professionnelles, comme il l’avait fait, le 12 juillet, lors de sa précédente allocution.
Mais il y a deux nuances importantes. D’abord, M. Macron a indiqué, mardi soir, que cette « nécessaire réforme » ne sera engagée qu’en 2022 – en d’autres termes, lors de la prochaine législature : ce n’est pas vraiment une surprise, mais, au moins, les choses sont dites. Surtout, il a précisé que ces transformations s’effectueront « en repoussant l’âge légal » à partir duquel les assurés peuvent réclamer le versement de leur pension (et qui est de 62 ans, aujourd’hui). C’est la première fois qu’il l’exprime aussi clairement en public, même s’il avait suggéré, par des phrases sibyllines prononcées lors de plusieurs interventions, que cette piste était présente à son esprit. Il s’agit d’un changement de cap complet par rapport à son programme pour la présidentielle de 2017 : « Nous ne toucherons pas à l’âge de départ à la retraite », avait-il promis à l’époque.
Plusieurs solutions
M. Macron a aussi fait part de son attachement au travail en élevant le niveau de ses ambitions. « Nous ne devons pas viser seulement 7 % de chômage », a-t-il martelé, en faisant implicitement référence à l’objectif qu’il s’était fixé pour 2022 : le but, désormais, est de descendre à un taux encore plus faible, afin de parvenir au « plein-emploi ». Aux yeux du chef de l’Etat, cela implique de « dépasser » les difficultés auxquelles de nombreux patrons sont confrontés pour trouver de la main-d’œuvre : une telle situation, à l’heure où il y a quelque 3,5 millions de personnes sans activité et en quête d’un poste, « heurte le bon sens », a-t-il déploré.
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