EDF, dans le rouge, annonce un vaste plan d’économies

EDF, dans le rouge, annonce un vaste plan d’économies

A Bouchain (Nord), le 7 juillet.

Accusant une perte nette de 700 millions d’euros, Electricité de France (EDF) a annoncé, jeudi 30 juillet, un vaste plan d’économies et de cessions pour compenser les effets de la crise sanitaire sur son activité. L’électricien veut réduire ses charges opérationnelles – liées au fonctionnement des ses infrastructures – de 500 millions d’euros, entre 2019 et 2022, et engager pour environ 3 milliards de nouvelles cessions d’ici à 2022.

« Nous allons réguler les effectifs du groupe en ne procédant pas au remplacement de tous les départs et en facilitant la mobilité des salariés vers les activités à plus fort potentiel pour ceux qui seraient dans des activités à plus faible potentiel », explique Jean-Bernard Lévy, PDG du groupe. L’opération vise à apporter des liquidités à EDF, déjà endettée à hauteur de plus de 42 milliards d’euros.

Une production nucléaire bousculée par la crise sanitaire

Une partie de ces décisions est liée à une moindre production nucléaire en raison du déclin de la demande, qui affecte les activités de distribution et de fourniture d’électricité. Pendant le confinement, la fermeture de tout un pan de l’économie française a provoqué une chute de 15 % à 20 % de la consommation d’électricité. Depuis le début de l’année, la production du nucléaire a baissé de 29,7 térawattheure (TWh) par rapport à la même période de 2019.

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La crise sanitaire a aussi contraint EDF à ralentir ou à reporter des chantiers et les travaux de nombreuses opérations de maintenance sur les réacteurs nucléaires, bousculant le calendrier de la filière déjà touché par de nombreux retards. Or ces opérations sont décisives. Le parc nucléaire français doit connaître de nombreuses visites « décennales », nécessaires pour prolonger la durée de vie des réacteurs.

Ces opérations entraînent de longs arrêts, mais aussi des investissements considérables, pour répondre aux exigences de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). EDF a expliqué dans ses résultats semestriels que les discussions en cours avec l’ASN pourraient conduire à des investissements additionnels dans les années à venir au titre de ce programme.

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Le décalage des arrêts de tranches de centrales sur 2020 affectera aussi le programme de maintenance des exercices 2021 et 2022 (dont la prévision de production nucléaire est estimée entre 330 et 360 TWh chaque année). Les conséquences de cette désorganisation sont importantes : l’entreprise anticipe que sa production d’origine nucléaire sera en fort déclin sur l’ensemble de l’année. Sur le dernier semestre, la baisse de production nucléaire n’a été que partiellement compensée par la hausse de la production hydraulique (plus 5,6 TWh), liée à des conditions météorologiques favorables.

Plus d’investissements dans les énergies renouvelables

La branche d’EDF consacrée aux énergies renouvelables a tiré profit de la priorité donnée à ces dernières sur les réseaux de distribution d’électricité. Son chiffre d’affaires atteint 770 millions d’euros et est en hausse de 5 % par rapport au semestre dernier. Un point positif pour le groupe, qui accroît ses investissements dans le solaire et l’éolien.

En témoigne l’appel d’offres qu’EDF a remporté pour le projet de centrale photovoltaïque d’Al-Dhafra, à Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis, destiné à être « la plus puissante centrale solaire au monde », avec une capacité installée de 2 GW, soit l’équivalent de l’alimentation de160 000 foyers locaux chaque année. Ou le lancement, au début de juin, de la construction de son deuxième parc éolien en mer de 500 mégawatts (MW), à Fécamp (Seine-Maritime).

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