Dopé par les aides, l’apprentissage se positionne comme solution « anticrise »

Dopé par les aides, l’apprentissage se positionne comme solution « anticrise »

Au centre, le premier ministre, Jean Castex, en visite dans un centre de formation d’apprentis, à Besançon, le 23 juillet.

Avoir une chance de faire ses preuves. C’est tout ce que demande Idris Ben Daali. Depuis novembre 2020, cet élève en BTS électrotechnique à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) contacte une vingtaine d’entreprises par jour pour décrocher un contrat d’apprentissage. « J’ai jusqu’à fin février pour trouver, sinon je serai obligé d’arrêter ma formation », confie le jeune homme de 18 ans, démoralisé.

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En cette année de crise, les jeunes inscrits dans une formation en apprentissage bénéficient d’un délai de six mois, au lieu de trois mois habituellement, pour trouver une place en entreprise. Une mesure annoncée en juin 2020 par le gouvernement, dans le cadre d’un plan de soutien à l’apprentissage.

Ce système mêlant études et activité professionnelle, réservé aux 15-26 ans, assure au jeune une rémunération, et est considéré comme un tremplin vers l’emploi. Ce plan s’accompagne surtout d’une aide à destination des entreprises, pour tout jeune embauché en apprentissage entre juillet 2020 et février 2021 (5 000 euros pour les mineurs, 8 000 euros pour les majeurs). La ministre du travail, Elisabeth Borne, a indiqué vouloir prolonger cette aide, sans donner d’échéance.

Fortes différences

Le dispositif semble porter ses fruits : 440 000 contrats, du CAP au master, ont été signés en 2020, contre 353 000 en 2019. Un « record historique », s’est enthousiasmé la ministre. Trois centres de formation d’apprentis (CFA) sur quatre ont vu leur nombre d’apprentis augmenter par rapport à 2019, pour une hausse totale de 11 % en moyenne, indique une enquête de France Compétences réalisée en octobre 2020 auprès de 600 CFA enregistrés à l’éducation nationale. Cette hausse, plus forte chez les apprentis de l’enseignement supérieur, est également attribuée à la loi « avenir professionnel » du 5 septembre 2018, qui a libéralisé le dispositif d’offre de formations.

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« Sans la prime aux employeurs, on projetait une baisse de 30 à 50 % de nouveaux contrats d’apprentissage pour la rentrée 2020. Aujourd’hui, nous enregistrons une hausse de 19 % par rapport à 2019 », se réjouit David Derré, directeur emploi et formation de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM). Dans le même temps, le nombre de contrats de professionnalisation, autre dispositif d’études en alternance mais qui ne bénéficie pas de prime versée dans le cadre du plan de soutien, a diminué.

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