Derrière Conforama, la filière meuble aux abois

Derrière Conforama, la filière meuble aux abois

La restructuration de l’enseigne fragilise un tissu de plus de 13 000 entreprises employant 40 000 salariés.

Par Publié aujourd’hui à 10h04

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Un magasin Conforama, à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), en mars.
Un magasin Conforama, à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), en mars. DENIS CHARLET / AFP

Le sujet fait partie des « dossiers chauds » qui, au niveau économique, sont suivis de près par le gouvernement. Alors que se profilent les élections municipales, en mars 2020, les difficultés de Conforama, qui risque d’entraîner dans son sillage l’ensemble de la filière des fabricants d’ameublement (mobilier, literie, cuisine, bureau…), inquiètent en haut lieu.

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« Le risque, en termes d’emploi dans les territoires, est très fort, confie-t-on à Bercy. En région, les commissaires aux restructurations et à la prévention des difficultés des entreprises ont des consignes pour prendre en charge les acteurs de la filière et aller voir si les entreprises les plus fragiles ont besoin d’accompagnement. » Le sujet est d’ailleurs suffisamment délicat pour que le premier ministre, Edouard Philippe, soit informé chaque semaine de l’évolution de la situation.

Les fabricants doivent composer avec l’essor d’Ikea, les changements de mode de consommation et la crise qui touche les distributeurs

Il faut dire que ce secteur emploie plus de 40 000 salariés en France (auxquels s’ajoutent environ 10 000 artisans), à travers une multitude de petites entreprises disséminées sur l’ensemble du territoire. Il en existe 13 547, dont 12 900 comptant moins de 10 salariés, selon les chiffres de L’Ameublement français, la fédération professionnelle.

Or cette branche, qui, d’après l’Insee, a déjà perdu la moitié de ses salariés en l’espace de dix ans, est fragilisée. « La fabrication de meubles a été durement touchée au cours des dernières décennies par l’arrivée massive, sur le marché français, de concurrents européens et chinois », alertait la CFDT-Construction et bois, le 5 juillet. Les fabricants doivent également composer avec l’essor d’Ikea, les changements de mode de consommation et la crise qui touche les distributeurs.

Pressions sur les prix

La fermeture annoncée, chez Conforama, de 42 magasins dans l’Hexagone (32 Conforama et 10 Maison Dépôt) et la suppression de 1 900 postes interviennent après la cessation d’activité d’un autre acteur historique, Fly, en 2018. La mise en vente d’Habitat par la Cafom et la cession de Lapeyre par Saint-Gobain ne sont pas non plus de bon augure.

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Car la grande distribution d’ameublement (Alinéa, But, Conforama, Ikea…) représentait 49,7 % du marché français du meuble en 2018, à en croire les chiffres de l’institut IPEA, dont environ 16 % pour Conforama.

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LJD

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