Début d’un nouveau cycle de discussions avec les partenaires sociaux, en pleine crise sanitaire

Début d’un nouveau cycle de discussions avec les partenaires sociaux, en pleine crise sanitaire

Les organisations patronales et syndicales ont commencé, jeudi 21 janvier, à être reçues par le premier ministre, Jean Castex, dans le cadre d’un nouveau cycle de concertations visant à préparer la troisième « conférence du dialogue social » prévue en mars.

Des réunions de travail qui ont lieu dans un contexte sanitaire et économique de plus en plus difficile, ce que les responsables syndicaux ne manqueront pas de rappeler à l’exécutif. Tout en répondant à ces préoccupations, Matignon espèrent aussi esquisser l’avenir des grandes réformes (mises en suspens par la situation sanitaire) qu’il entend faire avancer en 2021.

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a été la première reçue, jeudi. Son président, François Asselin, a déclaré que le premier ministre avait l’air « plutôt convaincu » par sa proposition de « prêt de consolidation » visant à regrouper toutes les dettes d’une entreprise pour les étaler sur une durée maximale de dix ans.

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« Qu’est-ce qu’on fait pour arrêter ces vagues de licenciements ? »

Laurent Berger (Confédération française démocratique du travail, CFDT) sera le premier dirigeant syndical reçu vendredi, avant François Hommeril (Confédération française de l’encadrement – Confédération générale des cadres, CFE-CGC). « L’agenda social est très tendu (…). L’idée, c’est peut-être un peu de sélectionner les urgences, ce qui pour nous fait priorité », a-t-il déclaré.

Yves Veyrier (Force ouvrière, FO) entend avant tout répéter « qu’il va falloir être attentif sur le comportement des entreprises » qui ont bénéficié d’aides publiques, et que la réforme de l’assurance-chômage est « par essence erronée ». Il est rejoint par son confrère de la Confédération générale du travail (CGT), Philippe Martinez, pour qui il faut « annuler » cette réforme qui doit en principe entrer en vigueur le 1er avril.

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Sur Sud Radio, M. Martinez a estimé qu’il « était temps » d’organiser une telle rencontre avec le premier ministre « puisqu’on parle beaucoup de concertation », plaidant qu’« il ne faut pas que ce soit que des mots ».

« Je vais lui dire : qu’est-ce qu’on fait pour les “deuxièmes lignes”, qu’est-ce qu’on fait pour arrêter ces vagues de licenciements, qu’est-ce qu’on attend pour conditionner les aides publiques, des choses très concrètes, qu’est-ce qu’on fait pour la jeunesse ? »

Samedi 23 janvier, une manifestation nationale contre les licenciements doit se dérouler à Paris à l’appel du syndicat CGT du voyagiste TUI. Trois jours plus tard, ce sont les enseignants qui sont appelés à cesser le travail. Enfin, le 4 février, une journée de mobilisation interprofessionnelle est organisée par la CGT, l’Union syndicale Solidaires, la Fédération syndicale unitaire (FSU) et des organisations de jeunesse.

Autre point de discorde, la réforme des retraites, officiellement suspendue, mais dont le retour provoquerait à coup sûr une mobilisation. « La réforme des retraites, laissez tomber ! Ce serait une grave erreur », a lancé M. Veyrier, pour qui les emplois des travailleurs dits de « deuxième ligne » doivent être « au cœur du plan de relance ».

Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, plaide régulièrement les bienfaits de cette réforme. Il a répété, la semaine dernière, qu’elle était nécessaire car, « malheureusement, la France aujourd’hui, collectivement, ne travaille pas suffisamment pour financer son système de protection sociale et surtout financer le niveau de vie de nos enfants et nos petits-enfants ».

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Le Monde

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