Dans les bureaux, l’intelligence artificielle transforme à bas bruit la nature du travail

Elle ne peut s’empêcher d’avoir une pensée pour la secrétaire qui travaillait dans l’entreprise familiale de son père. « C’était en 1985 : avec l’avènement de l’informatique dans la comptabilité, cette professionnelle, qui avait l’habitude de consigner les écritures à la main dans de grands livres de comptes, a vu son travail bouleversé, se souvient Annie Martins, qui était alors au lycée. Elle pestait contre l’idée que ce n’était plus son métier. » Avec l’introduction des outils d’intelligence artificielle (IA), cette responsable administrative et financière en poste dans un cabinet d’avocats parisien a désormais l’impression que c’est un peu son tour.
Pour la comptabilité, « l’IA permet désormais de saisir automatiquement les relevés bancaires et les factures, un travail qui prenait 30 % de mon temps », raconte-t-elle, alors qu’elle occupe déjà un poste et la moitié d’un autre. « Dans un sens cela m’allège, c’est plutôt positif, mais il faut voir comment cela va se traduire sur le long terme, se demande-t-elle. Par une qualité au travail améliorée, ou plus de charge encore ? »
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