Dans l’édition, une amorce de prise de conscience écologique

Dans l’édition, une amorce de prise de conscience écologique

Des clients visitent la boutique Ikos qui collecte et recycle livres, vêtements, appareils électroménagers et décorations, à Bordeaux, le 22 juin 2023.

La rentrée littéraire vient de commencer et, avec elle, sa kyrielle de nouveaux titres. Depuis la mi-août et jusqu’à la fin du mois d’octobre, 466 ouvrages tenteront de se faire une place dans les librairies. Cette année, un peu moins prolifique que les précédentes, compte 5 % de nouveautés en moins par rapport à 2022. Le début d’une prise de conscience liée à l’impact écologique de cette filière ?

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La logique de surproduction, censée permettre un éparpillement des risques éditoriaux, en est certes responsable, tout comme l’importance des tirages, les éditeurs espérant une plus grande visibilité de chaque ouvrage et une réduction du prix de fabrication à l’unité. Cependant, avec 536,8 millions d’exemplaires produits en 2022, l’offre surpasse la demande et l’importance du pilonnage est préoccupante.

En moyenne, entre 2018 et 2020, 26 300 tonnes de livres ont été pilonnées, selon le Syndicat national de l’édition (SNE). L’équivalent de plus de 80 millions d’exemplaires par an… Autant d’ouvrages qui ne seront jamais ouverts, jamais lus et généreront leur part de pollution, en dépit de leur recyclage systématique à 100 %. Le SNE veut se rassurer, en indiquant que le taux de pilon sur les invendus baisse régulièrement depuis 2018.

Pression des consommateurs

Si le leitmotiv de tous les acteurs du secteur est de réussir à produire au « juste besoin », en pratique, cela prendra beaucoup de temps. En effet, en dépit de ses efforts, l’édition affiche un retard abyssal dans la simple information quotidienne sur l’état des ventes de chaque ouvrage, ce qui empêche d’ajuster au mieux les commandes.

Sous la pression des consommateurs, la filière prend conscience des leviers qu’elle peut actionner afin de minimiser son empreinte environnementale. L’étape la plus délétère reste la fabrication du papier. Selon l’Office international de l’eau, la fabrication d’un kilogramme de papier nécessite plus de 500 litres d’eau. Et celle-ci reste polluée longtemps après avoir été utilisée.

« Des matières en suspension peuvent passer à travers la filtration, comme les fibres de cellulose trop courtes pour être retenues par les filtres », constate Paul-Antoine Lacour, délégué général de l’organisation professionnelle du papier Copacel. « Mais les progrès sont constants et les seuils légaux évoluent vite », affirme-t-il. Pour limiter ses dépenses, l’industrie papetière fonctionne de plus en plus en circuit fermé, en réutilisant l’eau. Cela lui a permis de réduire sa consommation de 55 % au cours des trente dernières années et de plus de 80 % si l’on remonte aux années 1970.

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LJD

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